D'après une enquête réalisée par le Fonds Obchtchestvennoe mnenie (Opinion publique), pour le niveau de la corruption les Russes classent les juges et le parquet en troisième position juste après la police et l'Inspection routière (32% des personnes interrogées fin décembre 2005). Selon le Centre Levada, 73% des Russes craignent sérieusement qu'eux-mêmes et leurs proches soient un jour les victimes d'actions illégales de juges et des organes de maintien de l'ordre.
"Les gens ne sont pas habitués à respecter les juges, dit Youri Levada, ils ont des doutes quant à leur objectivité et pensent même qu'ils travaillent sur instruction soit du pouvoir, soit de ceux qui les ont payés, vulgairement parlant".
Les huissiers qui n' hésitent pas à investir les bureaux de banques et de sociétés pétrolières mais qui n'entreprennent rien pour faire appliquer des décisions de justice au profit des simples gens sont eux aussi à l'origine de cette perte de confiance. D'après les experts, pour certains types d'affaires le taux d'inapplication des décisions atteint 80-90%. Il est arrivé que des décisions soient restées inappliquées pendant 4-5 ans.
"Ces derniers temps on entend beaucoup trop souvent les gens dire qu'il est plus simple de trouver assistance auprès des bandits que de faire valoir ses droits devant la justice", dit le président de l'Union des organisations de défense des droits de l'homme de la région Sverdlovskaïa, Vladimir Popov.