Selon les fonctionnaires de Moscou, les clauses de la "Loi fédérale sur les garanties principales des droits électoraux" obligeant les candidats à la députation à présenter des renseignements sur leur patrimoine et leurs revenus sont depuis longtemps un anachronisme. Les auteurs des amendements se plaignent que même les instances de contrôle - l'Inspection fiscale, l'Inspection routière et le Service fédéral pour les marchés financiers - ne réussissent pas à vérifier les biens immobiliers possédés à l'étranger par le candidat, et les réponses en provenance des régions arrivent après le vote.
Rappelant l'approche de la journée de vote unique (12 mars), les membres de la commission électorale mettent en garde contre le risque de paralysie du travail des commissions consécutif à l'accroissement considérable du volume des demandes d'information formulées simultanément.
Le patrimoine des candidats n'a rien à voir avec le droit électoral: notre Constitution ne formule pas de restrictions de ce genre", affirme Valeri Gorbounov, auteur d'un amendement, président de la Commission électorale de Moscou. Il s'avère, ironise-t-il, "qu'il faut déclarer une Jigouli (Lada) d'une valeur de 3 à 4 mille dollars, mais qu'il n'est pas nécessaire de déclarer les diamants, les chevaux de race et les tableaux qui coûtent quelque 100 millions de dollars".
Puisque la Commission électorale de Moscou n'est pas investie du droit d'initiative législative, le projet sera proposé à la discussion à la Chambre basse par un groupe de députés qui le soutiennent.
Gueorgui Satarov, président de la fondation INDEM, déclare: "Certes, les bureaucrates créent des conditions plus confortables pour eux-mêmes. C'est le prolongement logique de l'initiative des députés les autorisant à exercer une activité commerciale. A présent, les résultats de cette activité commerciale seront dissimulés: on pourra piller sans entraves en profitant de sa fonction".