Mark Ournov, président de la fondation des programmes analytiques Expertiza: Vu l'état dans lequel l'opposition se trouve actuellement, ce projet est pratiquement irréalisable. La fusion de Iabloko et de l'Union des forces de droite (SPS) se fait au forceps, je ne suis pas sûr que les communistes veuillent s'allier avec la SPS. Je ne suis pas certain non plus que le parti Rodina (Patrie) souhaite s'associer aux communistes qu'il ne peut pas supporter. Je ne pense pas non plus que la droite souhaite s'unir à Rodina connu pour ses tendances nationalistes.
En ce qui concerne Garri Kasparov, il n'est même pas capable de faire l'union au sein de son mouvement. C'est un grand joueur d'échecs, mais il n'a pas l'étoffe d'un politique. Dans ce rôle il ne jouit d'aucune popularité dans la société.
La seule chose que pourrait réellement faire l'opposition, c'est présenter à l'élection un personnage jouissant de prestige, peut-être pas à même non pas de triompher, mais au moins de constituer un contrepoids efficace. C'est vrai qu'au vu des acteurs politiques du moment, même ce scénario semble improbable.
Boris Makarenko, directeur adjoint du Centre des technologies politiques: Il n'y aura probablement pas de candidat unique. Une alliance de la gauche et de la droite ne dispose pas de force électorale. La seule chose pouvant les unir, ce serait une plate-forme anti-Poutine, mais c'est trop peu. La candidature de Mikhaïl Kassianov ne serait pas appuyée par les communistes. Garri Kasparov est très libéral sur le plan idéologique, et bien des électeurs socialisants refuseraient de le suivre.