Dans trois ans la Russie se déclarera de nouveau en défaut de paiement - économiste

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MOSCOU, 22 mars - RIA Novosti. Des économistes russes qui, tout récemment encore, faisaient partie de l'équipe au pouvoir ont annoncé hier la fin de la période de croissance économique rapide, écrit la Gazeta.

La Russie ne peut plus augmenter les volumes physiques de ses exportations au rythme annuel de 9% à 10%, comme pendant la période 2001-2003, prévient l'académicien Abel Aganbe1guian. A son avis, les exportateurs verront leurs revenus diminuer et "ne pourront plus rembourser les 140 à 150 milliards de dollars de dettes extérieures contractées non seulement par l'Etat mais aussi par les sociétés publiques. Le pays devra se déclarer en défaut de paiement. Des temps difficiles nous attendent dans trois à cinq ans", a déclaré l'ex-recteur de l'Académie de l'économie nationale auprès du gouvernement de la Russie.

L'ex-conseiller économique du chef de l'Etat, Andréi Illarionov, ne voit pas de raison d'être optimiste, lui non plus. Les causes de la récession sont, à son avis, politiques, elles résident dans l'ingérence de la bureaucratie dans l'économie. "Il n'y a pas longtemps, avec le même équipement, notre industrie affichait 7% de croissance par an, mais aujourd'hui nous assistons à une baisse de la production", a-t-il déclaré. "Au lieu de renforcer les institutions de marché, l'Etat s'est mis à intimider les milieux d'affaires et a stoppé ainsi la locomotive de l'économie", renchérit l'ex-ministre de l'Economie Evgueni Yassine.

"Les hommes d'affaires doivent avoir des règles du jeu stables et compréhensibles mais au lieu de cela on les menace de griefs fiscaux arbitraires et, naturellement, ils empruntent moins, ce qui probablement est l'une des causes de l'inflation élevée", estime l'ex-premier ministre Egor Gaïdar.

"Le gouvernement ne peut contenir l'inflation qu'au prix d'une chute de la production", acquiesce Evgueni Yassine. D'autre part, de l'avis du directeur scientifique du Haut Collège d'Economie, l'Etat a suspendu la réforme des retraites, de la santé publique et de l'enseignement qui auraient pu conférer une impulsion nouvelle à la modernisation du pays.

"Nous ne sommes pas entrés dans l'époque de la libre entreprise mais dans celle du capitalisme monopoliste d'Etat. Le nouveau système économique peut s'avérer beaucoup plus solide que l'économie planifiée soviétique", a conclu Andréi Illarionov.

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