L'agrandissement des régions du Caucase : un ballon d'essai pour Moscou - expert

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MOSCOU, 25 avril - RIA Novosti. La déclaration du président de l'Assemblée nationale de Tchétchénie, Doukvakha Abdourakhmanov, sur la nécessité d'unir la Tchétchénie, l'Ingouchie et le Daghestan a été interprétée par les experts comme un "ballon d'essai" lancé par le premier ministre Ramzan Kadyrov et ses protecteurs à Moscou.

De l'avis du directeur du Centre des études ethnopolitiques et régionales, Emile Païne, cité par le quotidien Gazeta, l'équipe de Ramzan Kadyrov n'aurait jamais pris cette initiative sans avoir préalablement reçu l'autorisation des milieux haut placés ou si elle n'avait pas été sûre de pouvoir obtenir une telle autorisation. "C'est une sorte de ballon d'essai pour le Kremlin", a-t-il déclaré.

Au Kremlin, les adeptes de la réforme de la fédération se sont retrouvés dans une situation délicate : d'une part, l'idée énoncée par Abdourakhmanov, qui n'a jamais été indépendant, s'inscrit dans la stratégie générale du Centre à l'égard des régions, mais, d'autre part, elle coïncide avec les intentions des indépendantistes radicaux.

Pour la première fois, l'idée du rétablissement de la république unique avait été émise pendant la première campagne tchétchène par le chef du gouvernement pro-moscovite de la Tchétchénie, Dokou Zavgaev. Plus tard, le feu président Akhmad Kadyrov a avancé le même projet. Par contre, le ministre de l'information et de la presse du gouvernement des séparatistes, Movladi Oudougov, et un autre idéologue du séparatisme, Zelimkhan Yandarbiev, successeur de Doudaev, avaient proposé un projet de califat s'étendant de la mer Noire à la mer Caspienne et ayant pour base l'Etat islamique du Daghestan et de la Tchétchénie. Les séparatistes avaient même tenté de réaliser ce plan au début de la deuxième campagne tchétchène.

A en juger par la réaction de l'administration présidentielle, le Centre fédéral n'a pas prêté l'attention nécessaire aux propos d'Abdourakhmanov. Peut-être parce que les "agrandisseurs" jugent le Caucase moins important que la Sibérie. C'est par la construction de l'Oléoduc oriental que les experts expliquent le référendum sur l'unification de la Cisbaïkalie et les initiatives analogues annoncées tout de suite après par les autorités régionales du district autonome des Bouriates d'Aguinskoë, de la République de Bouriatie et de la région de Tchita. En d'autres termes, les concepteurs de la canalisation ont intérêt à ce qu'elle passe par des régions loyales, stables et faciles à contrôler.

L'idée de l'agrandissement n'est pas aussi importante au Caucase du Nord parce que le contrôle de cette région s'obtient par tradition au moyen de la force et non par des méthodes administratives.

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