Gazprom draine le gaz d'Exxon

S'abonner

MOSCOU, 25 avril - RIA Novosti. Gazprom s'efforce de reprendre le droit d'exporter du gaz même aux investisseurs qui travaillent dans les conditions de partage de la production, selon le quotidien Vedomosti.

Le monopole gazier a proposé à Exxon-Mobil, opérateur du projet Sakahline-1, de lui vendre tout le gaz de Sakhaline à l'entrée du gazoduc, en lui promettant une "rentabilité acceptable". Mais plus la rentabilité sera basse et plus tard le pays commencera à encaisser les revenus du projet, rappellent les experts.

Le projet de "Stratégie de mise en valeur des ressources du plateau continental de Sakhaline" que le conseil des directeurs du monopole gazier examinera le 27 avril fait apparaître que Gazprom veut acheter à Exxon-Mobil tout le gaz du projet Sakhaline-1 pour l'exporter lui-même vers la Chine et la Corée.

Gazprom pourrait bien acheter de la matière première à la source selon un schéma analogue à celui pratiqué avec Wintershall sur le gisement d'Ourengoï (à un prix rattaché au prix à l'exportation), a expliqué un manager du projet. A l'avenir, Gazprom voudrait acheter le gaz des autres projets de Sakhaline, à l'exception de Sakhaline-2, souligne le document.

Les fonctionnaires divergent dans leurs estimations des propositions de Gazprom. "Pour la compagnie américaine, ce serait la meilleure solution", affirme un fonctionnaire proche du conseil des directeurs du monopole gazier. Exxon peut rejeter la proposition, poursuit-il, mais Sakhaline-1 n'a ni infrastructure gazière, ni plan d'exportation de gaz. Un autre fonctionnaire rappelle que l'Etat a intérêt à rentrer le plus tôt possible dans les frais de réalisation du projet Sakhaline-1, donc à rendre les ventes hautement rentables.

Il est essentiel qu'Exxon vende du gaz au prix du marché, acquiesce l'analyste de la société d'investissement Troïka Dialogue, Valeri Nesterov, qui rappelle que la part de l'Etat dans les revenus du projet réalisé en partage de la production dépend directement du bénéfice de l'investisseur.

D'ailleurs, le monopole aura à s'entendre encore avec un autre partenaire du projet Sakhaline-1, la compagnie pétrolière publique Rosneft, propriétaire du gazoduc Okha-Komsomolsk-sur-l'Amour par lequel la production de Sakhaline-1 arrive sur le continent. Rosneft est en même temps co-investisseur du chantier de la canalisation allant de Komsomolsk-sur-l'Amour à Khabarovsk. Le monopole gazier souhaite racheter les deux gazoducs et les prolonger jusqu'à Vladivostok pour exporter du gaz vers la Corée et la Chine.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала