Ce que les Russes pensent des prochaines élections

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Ceux qui pensent que Vladimir Poutine ne se représentera pas en 2008 (la Constitution interdit un troisième mandat) ne sont que 32%. 18% estiment qu'il changera d'avis sous les pressions de son entourage.

MOSCOU, 8 juin - RIA Novosti. Le Centre analytique Youri Levada a cherché à savoir ce que les Russes pensaient de l'élection présidentielle qui se tiendra en Russie dans moins de deux ans. Le sondage auquel il a procédé a révélé que pour le moment ce scrutin ne suscitait guère un grand engouement populaire: 35% des personnes interrogées ont déclaré s'y intéresser beaucoup. 40% s'y intéressent dans une certaine mesure tandis que pour 22% l'élection ne présente aucun intérêt ou très peu.

Ceux qui pensent que Vladimir Poutine ne se représentera pas (ce qu'il a déclaré à plusieurs reprises) en 2008 (la Constitution interdit un troisième mandat) ne sont que 32%. 18% estiment qu'il changera d'avis sous les pressions de son entourage. 18% estiment qu'après avoir constaté l'absence d'autres candidatures convenables il acceptera de présenter la sienne une troisième fois. Pour 19% des sondés les déclarations de Vladimir Poutine manquent de sincérité, aussi pensent-ils qu'il attend le moment opportun pour annoncer sa candidature. Les indécis sur cette question sont 13%.

Le président a déclaré récemment qu'il prendrait une part active à la désignation d'un successeur et qu'il le soutiendrait. 43% des personnes interrogées ont déclaré qu'elles voteraient pour le candidat proposé par Vladimir Poutine. 14% donneront leur suffrage à un autre "par principe". 30% ont répondu qu'elles voteraient en fonction des circonstances tandis que 12% n'ont encore rien décidé.

Pour 55% des sondés il ne fait aucun doute que Vladimir Poutine choisira un successeur parmi son plus proche entourage, mais 31% seulement estiment que c'est juste. Ils sont assez nombreux (11%) à penser que le successeur devra être un politique indépendant, une personnalité publique jouissant de prestige.

Pour la plupart des personnes interrogées le pouvoir en Russie est presque entièrement entre les mains du président. 63% pensent que c'est bénéfique pour le pays (57% en décembre 2005) tandis que 20% (29%) estiment que cela ne promet rien de bon à la Russie. Le sondage révèle ici 17% d'indécis).

L'enquête du Centre Youri Levada a également révélé ce qui préoccupait le plus les Russes. C'est, par ordre de priorité, le chômage (59%, la pauvreté et les inégalités (49%), la criminalité et la violence (41%). La corruption se situe en quatrième position avec un retard notable (24%). Les carences du système de protection sociale, le terrorisme, l'état du système de santé et d'enseignement sont encore plus loin.

Un tiers seulement des personnes interrogées croient que les destitutions en mai dernier de plusieurs hauts fonctionnaires des douanes, du parquet, du ministère de l'Intérieur et du Service fédéral de sécurité (FSB), ainsi que la révocation de plusieurs membres du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement) marquent le coup d'envoi d'une campagne anticorruption dans l'appareil d'Etat. 29% des personnes interrogées pensent qu'il s'agit là d'une manoeuvre électorale, un Russe sur quatre estime que ce sont les retombées d'une redistribution des sphères d'influence entre les grands commis de l'Etat. Sur cette question les indécis sont 12%.

Le sondage a été réalisé du 19 au 22 mai auprès d'un échantillon représentatif de la population russe dans 128 localités de 46 régions du pays.

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