Les dirigeants de la société entendent mettre le secteur en vente, mais ils pourraient changer d'avis si Gazprom entrait dans le projet Sakhaline-2. Les experts sectoriels estiment de toute façon que le secteur Lopoukhov restera un actif non rentable, sans avenir particulier.
Jeudi le président de Gazprom neft, Alexandre Riazanov, a déclaré que la prospection géologique dans le secteur se poursuivait, mais qu'elle constituait un fardeau trop lourd. Les réserves probables du secteur Lopoukhov (à la charnière de Sakhaline-4 et Sakhaline-5) sont évaluées à 130 millions de tonnes de brut et à 500 milliards de mètres cubes de gaz.
En 2003, TNT Sakhaline avait fixé à environ 60 millions de dollars le montant des investissements dans la prospection, mais cette somme n'a pas été injectée en totalité: en décembre 2005, on a annoncé que 75% de TNK-Sakhaline allaient être acquis par la société Sibneft, pour laquelle, comme pour TNK-BP, ce serait le premier actif sur le plateau continental de Sakhaline.
TNK-BP a annoncé que la décision de vendre le secteur avait été prise en raison des résultats médiocres de la prospection. C'est probablement pour la même raison que Gazprom neft souhaite se débarrasser du secteur en question. Quoique jeudi Alexandre Riazanov ait précisé que si Gazprom s'installait à Sakhaline les projets concernant le secteur pourraient être révisés.
Gazprom négocie actuellement son entrée dans Sakhaline-2 par voie d'échange d'actifs avec Shell, l'opérateur du projet. Au mois de juillet 2005, les sociétés avaient signé un mémorandum sur la compréhension, conformément auquel Gazprom recevrait 25% des actions plus une de Sakhaline-2 tandis que Shell prendrait possession de la moitié des parts dans le projet "Zapoliarnoe-Neokomskoe zaleji". Un accord définitif devait être signé d'ici au 1er juillet, mais on a annoncé récemment que sa signature avait été repoussée à la fin de l'année.
Toutefois, même si Gazprom entre dans Sakhaline-2, la question de la mise en valeur du secteur Lopoukhov restera en suspens. Son potentiel suscite le scepticisme des spécialistes. Une source proche de Rosnedr (Agence fédérale pour l'exploitation du sous-sol) a assuré que ce secteur était sans perspectives. "Des réserves insignifiantes pourraient y être découvertes, mais leur mise en valeur dans les rigoureuses conditions climatiques de Sakhaline Nord ne serait sûrement pas rentable", pense l'expert.
