Pétrole et gaz: les investisseurs étrangers risquent d'être évincés de Sakhaline-2

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MOSCOU, 4 août - RIA Novosti. L'Agence fédérale pour le contrôle de l'Environnement, Rosprirodnadzor, s'apprête à arrêter les travaux dans le cadre du projet Sakhaline-2, se référant à un avis des chercheurs qui affirment que le principal gazoduc créé dans son cadre est exposé au risque d'être détruit par des coulées de boues. Les analystes n'excluent pas que cette pression sur Sakhaline-2 s'explique par la volonté de Gazprom d'entrer dans ce projet.

Natalia Ianakaïeva, experte à la compagnie d'investissement CentreInvest, estime que, dans ce conflit, on perçoit l'influence exercée par un "groupe de force" agissant dans l'intérêt de Gazprom. D'après elle, une tendance à l'accroissement des cas d'évincement des investisseurs étrangers des projets déjà élaborés est actuellement observée.

"Cela est déjà arrivé au projet Sakhaline-3. A l'achèvement de pratiquement tous les travaux, l'accord avec ExxonMobil et Chevron a été résilié. Sakhaline-3 est désormais une propriété publique et c'est la Russie qui en tire tous les profits", indique-t-elle.

Il n'est pas à exclure qu'un sort semblable soit réservé au gisement Sakhaline-2, selon l'experte. "La production de pétrole a pratiquement commencé dans le cadre de ce projet, des quantités industrielles de pétrole et de gaz pourraient être obtenues à la fin de 2008", rappelle-t-elle. "En vertu d'un accord, les bénéfices seront partagés à parité entre la Fédération de Russie et les investisseurs: Shell (55%), Mitsubishi (25%) et Mitsui (20%). Mais si cet accord est résilié, le gisement ira de toute évidence à Gazprom", avance Mme Ianakaïeva.

Ce qui ajoute du piquant à cette situation, c'est que le gisement Sakhaline-2, très important, est orienté justement sur l'exportation. Sakhaline-2 recèle d'immenses gisements de gaz, 633,6 milliards de mètres cubes, et ce gaz sera vendu à la Chine et au Japon", explique Natalia Ianakaïeva qui ajoute que "cela aiguise l'intérêt porté à ce gisement. D'autant plus que le développement de la production de gaz liquéfié, ce sur quoi ce projet est au fond orienté, est une des grandes priorités de Gazprom".

Mais le monopole gazier russe obtiendra déjà, d'une manière ou d'une autre, sa part dans le projet. Il existe un accord préliminaire sur l'échange de la moitié de la part que Shell détient dans la société Sakhalin Energy (opératrice du projet Sakhaline-2) contre des actifs de Gazprom. Mais la décision définitive n'est pas encore prise. Au service de presse du holding gazier, on dit que les négociations se sont compliquées après l'annonce, par Sakhalin Energy, de l'augmentation du coût du projet qui passerait de 11,5 milliards à 20 milliards de dollars.

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