Patriarche Alexis II: une rencontre avec le pape n'est possible que si l'Eglise catholique renonce au prosélytisme

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Le patriarche de Moscou et de toutes les Russies Alexis II a répété dans une interview accordée jeudi au magazine Paris-Match que sa rencontre avec le pape n'était possible que si l'Eglise catholique renonçait au prosélytisme
MOSCOU, 10 novembre - RIA Novosti. Le patriarche de Moscou et de toutes les Russies Alexis II a répété dans une interview accordée jeudi au magazine Paris-Match que sa rencontre avec le pape n'était possible que si l'Eglise catholique renonçait au prosélytisme.

"Nous saluons les déclarations faites par le nouveau pape sur la nécessité de poursuivre le dialogue, mais nous espérons qu'elles seront suivies d'actes concrets. Malheureusement, l'Eglise catholique romaine continue à faire du prosélytisme en Russie, en Ukraine, en Biélorussie et au Kazakhstan", a indiqué Alexis II.

Selon le patriarche, des missionnaires catholiques continuent à convertir à leur foi des personnes baptisées dans la foi orthodoxe ou liées à cette religion par des racines historiques. Ils créent notamment des orphelinats pour les enfants orthodoxes qui y sont élevés dans la foi catholique.

"En Ukraine occidentale, l'Eglise gréco-catholique se conduit de façon particulièrement agressive et discriminatoire à l'égard de nos croyants. A Lvov, le principe de respect mutuel n'est pas reconnu", a souligné Alexis II.

Les dirigeants des uniates affirment souvent qu'ils souhaitent le dialogue, mais, en même temps, ils accusent l'Eglise orthodoxe de collaboration dans les persécutions staliniennes contre les gréco-catholiques. "C'est absurde. Pourquoi jugent-ils possible que nous puissions avouer avoir commis ce que nous n'avons pas fait?" a fait remarquer le patriarche.

A côté de cela, on oublie les blessures causées aux orthodoxes à la fin des années 80 et au début des années 90 du XXe siècle, lorsque les gréco-catholiques avaient occupé des églises orthodoxes, a-t-il dit.

"Nous continuerons à attirer l'attention du Vatican et du monde entier sur ce problème douloureux tant qu'il ne sera pas réglé", a assuré le patriarche.

Néanmoins, catholiques et orthodoxes doivent se rapprocher, a-t-il estimé. "Nous avons des intérêts communs, ce qui est encourageant", a souligné Alexis II.

Répondant à une question sur la possibilité d'une prochaine visite de Benoît XVI à Moscou, le patriarche a répété que la position de l'Eglise orthodoxe russe restait invariable: avant de se rencontrer, il faut surmonter les problèmes assombrissant les rapports entre les deux Eglises.

Il a également rappelé que les primats de l'Eglise orthodoxe russe et de l'Eglise catholique romaine ne s'étaient jamais rencontrés dans l'histoire. "Si une telle rencontre avait lieu - peut-être dans un pays tiers - ce serait un événement historique d'importance exceptionnelle", a résumé le patriarche.

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