"Nous saluons les déclarations faites par le nouveau pape sur la nécessité de poursuivre le dialogue, mais nous espérons qu'elles seront suivies d'actes concrets. Malheureusement, l'Eglise catholique romaine continue à faire du prosélytisme en Russie, en Ukraine, en Biélorussie et au Kazakhstan", a indiqué Alexis II.
Selon le patriarche, des missionnaires catholiques continuent à convertir à leur foi des personnes baptisées dans la foi orthodoxe ou liées à cette religion par des racines historiques. Ils créent notamment des orphelinats pour les enfants orthodoxes qui y sont élevés dans la foi catholique.
"En Ukraine occidentale, l'Eglise gréco-catholique se conduit de façon particulièrement agressive et discriminatoire à l'égard de nos croyants. A Lvov, le principe de respect mutuel n'est pas reconnu", a souligné Alexis II.
Les dirigeants des uniates affirment souvent qu'ils souhaitent le dialogue, mais, en même temps, ils accusent l'Eglise orthodoxe de collaboration dans les persécutions staliniennes contre les gréco-catholiques. "C'est absurde. Pourquoi jugent-ils possible que nous puissions avouer avoir commis ce que nous n'avons pas fait?" a fait remarquer le patriarche.
A côté de cela, on oublie les blessures causées aux orthodoxes à la fin des années 80 et au début des années 90 du XXe siècle, lorsque les gréco-catholiques avaient occupé des églises orthodoxes, a-t-il dit.
"Nous continuerons à attirer l'attention du Vatican et du monde entier sur ce problème douloureux tant qu'il ne sera pas réglé", a assuré le patriarche.
Néanmoins, catholiques et orthodoxes doivent se rapprocher, a-t-il estimé. "Nous avons des intérêts communs, ce qui est encourageant", a souligné Alexis II.
Répondant à une question sur la possibilité d'une prochaine visite de Benoît XVI à Moscou, le patriarche a répété que la position de l'Eglise orthodoxe russe restait invariable: avant de se rencontrer, il faut surmonter les problèmes assombrissant les rapports entre les deux Eglises.
Il a également rappelé que les primats de l'Eglise orthodoxe russe et de l'Eglise catholique romaine ne s'étaient jamais rencontrés dans l'histoire. "Si une telle rencontre avait lieu - peut-être dans un pays tiers - ce serait un événement historique d'importance exceptionnelle", a résumé le patriarche.