En 2005, la Chine a produit 333 millions de tonnes d'acier (31% de la production mondiale), soit 80% de plus que l'Europe unie, son concurrent le plus important. A noter que l'Union européenne a constaté une baisse de 4% de sa production (186 millions de tonnes, contre 193 millions de tonnes en 2004) tandis que la Chine a affiché une dynamique positive (+22,5%).
A court terme, d'ici un an, les analystes ne voient pas de menace importante pour la sidérurgie russe. Mais à plus long terme, la situation pourrait s'aggraver. "Si la Chine double sa production sidérurgique, l'Union européenne s'en ressentira sensiblement, mais la Russie bien davantage. "Notre production a une valeur ajoutée beaucoup plus faible et du point de vue géographique nous sommes plus proches de la Chine", a souligné Andreï Litvine, analyste de MDM-Bank.
Il y a, il est vrai, un facteur qui rend ces prévisions moins alarmantes: la consommation croissante de métal ferreux en Chine. Selon les prévisions du groupe IISI, par exemple, la consommation d'acier dans le bâtiment augmentera de 30%, passant de 173 millions de tonnes en 2005 à 226 millions de tonnes en 2010.
Mais la tendance générale reste malgré tout désavantageuse pour la Russie car ses importations d'aciers chinois continueront d'augmenter. "Potentiellement, pour les investissements dans la sidérurgie, c'est une prévision nettement négative", estime le directeur du département des opérations sur les valeurs mobilières du groupe Region, Pavel Vachtchenko.