Environ 10 millions d'étrangers, dont la majeure partie sont en situation irrégulière, travaillent actuellement en Russie, mais le quota établi par le gouvernement pour cette année ne constitue qu'environ 308000 personnes. Cela veut dire que de nombreux employeurs devront faire un choix : licencier les travailleurs illégaux sous peine d'être frappés d'amendes considérablement accrues (près de 800000 roubles par travailleur clandestin), ou bien continuer à prendre le risque, en espérant régler le problème en soudoyant les fonctionnaires.
Selon les experts, les restrictions imposées peuvent se répercuter douloureusement sur l'économie. "Un travailleur sur dix est étranger. A Tioumen, par exemple, les étrangers constituent près de 60 % des travailleurs. Les étrangers représentent 70 % des ouvriers dans les régions d'extraction du pétrole et du gaz", a fait savoir Agvan Mikaélian, directeur général adjoint de Finexpertise. A son avis, l'accroissement du PIB en Russie est impossible sans le recours à la main-d'�uvre étrangère.
Mais, de l'avis d'Alexandre Belov, leader du "Mouvement contre l'immigration illégale", le travail bon marché des clandestins pose des problèmes se répercutant sur l'embauche des citoyens russes : "L'emploi des clandestins a créé dans le pays un système d'exploitation de la main-d'�uvre bon marché qu'il sera difficile de briser". Selon lui, dans le bâtiment, le système des contractants et des sous-traitants, dans le cadre duquel le risque ne concerne que les firmes écrans, facilite l'emploi des clandestins.
Intimidés par le durcissement des règles sur les marchés, les commerçants étrangers dissimulent ces derniers temps leur business en utilisant les prête-noms russes pour l'enregistrement de leurs entreprises. Néanmoins, les ressortissants des républiques de l'ex-URSS prédominent sur les marchés de détail. "La circulation des marchandises et de l'argent autour des marchés, ainsi que les contacts avec les fonctionnaires se sont rôdés durant ces quinze dernières années, et il est pratiquement impossible de changer ce système du jour au lendemain", estime Alexandre Belov.
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