Evgueni Primakov: l'année 2006 fut celle de l'abandon des stéréotypes (Rossiïskaïa gazeta)

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MOSCOU, 26 janvier - RIA Novosti. L'ex-premier ministre russe Evgueni Primakov vient de présenter un rapport analysant les résultats de 2006 et esquissant les enjeux de 2007. Aujourd'hui président de la Chambre de commerce et d'industrie, M. Primakov est convaincu que ses prévisions d'il y a un an, quand il promettait dans les colonnes du journal Rossiiskaïa Gazeta que l'année 2006 serait celle des changements radicaux, se sont avérées justes.

Au bout d'un long bras de fer, l'Etat a pris conscience de la nécessité de s'ingérer dans la vie économique du pays, estime l'ancien chef du cabinet. M. Primakov salue notamment la mise en place, malgré la résistance des "libéraux dogmatiques, d'un fonds d'investissement et la désintégration du tandem Gref-Koudrine, respectivement ministre du Développement économique et du Commerce et ministre des Finances, tous deux hostiles à toute intervention de l'Etat dans l'économie.

Pour M. Primakov, le tournant a également été marqué par la déclaration du président Vladimir Poutine annonçant, en contrepoids à ceux qui prônaient l'intangibilité du fonds de stabilisation, que les exportations de matières premières dans le contexte de prix élevés des ressources naturelles devaient servir le développement économique et la croissance du niveau de vie.

L'ancien chef du gouvernement salue l'augmentation du nombre des partisans d'un fardeau fiscal moins lourd pour les entreprises de pointe, les industries de transformation et les PME, mais aussi le début d'une lutte réelle contre la corruption. Cependant, la Russie peine à sortir de la crise démographique. La population des régions sibériennes a ainsi reculé de 3 millions de personnes depuis 1991, constate-t-il, pour s'élever actuellement à 19 millions. Selon les prévisions du Service fédéral des statistiques (Rosstat), il n'en restera pas plus de 17,5 millions à l'horizon 2025.

Le clivage ne cesse de se creuser entre les plus pauvres et les plus riches, ces derniers étant les principaux bénéficiaires de la croissance économique. M. Primakov cite un chiffre révoltant: les familles des travailleurs actifs avec un ou deux enfants représentent 35% de ceux dont les revenus sont égaux ou inférieurs au minimum vital. Contrairement aux clochards européens, les Russes pauvres ont pour la plupart un emploi ou reçoivent une pension, mais leurs revenus sont dérisoires. Dans l'agriculture, deux tiers des travailleurs sont payés au-dessous du minimum vital, idem pour la moitié des travailleurs de la culture et des arts. Peut-on, en effet, parler de progrès?

Aux disparités qui persistent à l'intérieur du pays s'ajoutent des défis extérieurs. Mais, selon l'ex-premier ministre, l'administration russe est "fermement déterminée à défendre les intérêts nationaux" aussi bien dans la politique intérieure que sur l'échiquier international. C'est ce qui explique, à son avis, les succès de la Russie en 2006. Toutefois, pour conforter ces succès à l'avenir, il faut bien se focaliser sur les problèmes en suspens, estime M. Primakov.

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