Avis de tempête sur les relations Russie-Occident (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 12 février - RIA Novosti. Les experts analysent le discours prononcé par Vladimir Poutine à Munich, en se demandant s'il marque un retour à la guerre froide et s'il met un point final à la création du partenariat stratégique entre Moscou et l'Occident.

Sergueï Rogov, directeur de l'Institut des Etats-Unis et du Canada: Il est prématuré de parler du début d'une nouvelle guerre froide, mais si les tendances actuelles subsistent, cette variante ne peut pas être exclue. De nombreuses divergences existent entre la Russie et l'Occident. Le monde redevient multipolaire, ce qui peut entraîner un chaos multilatéral, car, sans la coopération entre la Russie et les Etats-Unis, il est impossible de créer des institutions de sécurité internationale qui puissent assurer des règles du jeu égales pour tous.

Konstantin Kossatchev, président du comité des Affaires internationales de la Douma (chambre basse du parlement russe): Le discours de Vladimir Poutine ne se distingue fondamentalement en rien des déclarations antérieures. Ce qui a changé, c'est le ton, et non pas le contenu des appréciations. Les expressions diplomatiques "vagues" employées sans cesse par nos partenaires occidentaux sont un prétexte pour éviter la discussion et continuer à agir comme bon leur semble. Le président a mis l'accent sur les problèmes qui préoccupent aujourd'hui la Russie en vue d'engager un dialogue de fond sur ces problèmes.

Alexander Rahr, chef des programmes Russie-CEI au Conseil allemand de politique étrangère: L'Occident estime qu'il a gagné la guerre froide et pense qu'il n'y aura pas de meilleure chance historique d'édifier un système démocratique libéral global. Le discours de Vladimir Poutine a montré que Moscou avait opposé un refus à l'Occident et qu'il ne pourra pendant longtemps encore édifier avec lui un système d'intégration unique, comme le supposait le partenariat stratégique.

Gleb Pavlovski, président de la Fondation pour une politique efficace: des tentatives ont été faites pour exclure la Russie du club de ceux qui déterminent les règles du jeu, mais la Russie a fermement déclaré qu'il n'en serait pas ainsi.

Vladimir Ryjkov, député indépendant de la Douma: Il s'agit d'une simple constatation des divergences qui existent entre la Russie et l'Occident depuis ces sept dernières années. Il ne peut être question de guerre froide, car les potentiels de la Russie et de l'Occident sont incomparables. Cette déclaration poursuivait plutôt des objectifs politiques intérieurs. A présent, il est évident que les élections législatives et présidentielle ne seront pas libres, on juge nécessaire d'accuser d'avance l'Occident et de saper la confiance dans les ONG, en les accusant d'espionnage.

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