Statut de la Caspienne: les négociations entre pays riverains promettent d'être encore longues

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Une nouvelle réunion du groupe de travail chargé de définir le statut de la Caspienne aura lieu avant le 15 avril à Achkhabad au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères des cinq Etats riverains, Russie, Kazakhstan, Azerbaïdjan, Turkménistan et Iran.
MOSCOU, 12 avril - RIA Novosti. Une nouvelle réunion du groupe de travail chargé de définir le statut de la Caspienne aura lieu avant le 15 avril à Achkhabad au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères des cinq Etats riverains, Russie, Kazakhstan, Azerbaïdjan, Turkménistan et Iran.

Après plus de 10 ans de négociations, les cinq pays n'ont toujours pas réussi à tomber d'accord sur un projet de convention sur le statut juridique de cette mer.

Pour l'instant, seuls la Russie, le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan ont signé un accord proposé par Moscou selon le principe suivant: partager le fond, laisser l'eau en usage commun. Mettant en avant cette formule, Moscou a de fait réglé son problème du partage de la Caspienne. Selon les estimations des experts, si la Caspienne était divisée en secteurs nationaux selon la méthode dite de la ligne médiane, l'Iran aurait droit à 0,9 milliard de tonnes d'hydrocarbures conventionnels, le Turkménistan à 1,5 milliard, la Russie à 2 milliards, l'Azerbaïdjan à 4 milliards et le Kazakhstan à 4,5 milliards.

De l'avis de la majorité des analystes interrogés par le quotidien Nezavissimaïa gazeta, la formule proposée par la Russie et les principes de règlement par étapes des problèmes litigieux conduiront, en fin de compte, à un règlement mutuellement avantageux du problème du statut de la Caspienne. D'ailleurs, la variante de partition de la Caspienne en secteurs nationaux selon le principe de la ligne médiane est approuvée par un autre acteur important de la région: les Etats-Unis, qui ont proclamé la Caspienne zone de leurs intérêts nationaux.

Les principales divergences aux pourparlers sont à mettre sur le compte de l'Iran et du Turkménistan. Déjà sous la présidence de Saparmourat Niazov, le Turkménistan avait réfuté une ligne médiane modifiée du partage de la Caspienne à cause du contentieux avec l'Azerbaïdjan pour les gisements d'Azeri et de Kapiaz (en turkmène, Khazar et Serdar) situés au centre de la Caspienne. L'Iran insiste quant à lui sur le partage du territoire litigieux en cinq parts égales.

Selon Ilkham Chabanov, directeur du Centre d'études pétrolières de l'Azerbaïdjan, la position de Téhéran est contreproductive et n'a pas d'analogues dans la pratique mondiale. "Tout en comprenant que ses prétentions à 20% de la Caspienne sont irréalistes, l'Iran poursuit le jeu amorcé dans l'espoir de recevoir, en échange, une proposition politique avantageuse de l'Occident", estime M. Chabanov.

Malgré les accords intervenus avec le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan, la Russie et l'Iran occupent périodiquement des positions identiques, surtout lorsqu'il s'agit des perspectives de construire des pipe-lines pour acheminer les hydrocarbures en provenance d'Asie centrale et du Kazakhstan vers les marchés occidentaux via l'Azerbaïdjan. Moscou et Téhéran estiment que, pour entamer cette construction, il faut recevoir l'autorisation des cinq pays riverains de la Caspienne. Autrement dit, la création d'un corridor énergétique Transcaspien capable de changer considérablement la situation du secteur énergétique mondial n'est pas dans l'intérêt de la Russie. Voilà pourquoi les perspectives de ce projet global tant vanté par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Turquie dépendent directement de l'accord à cinq sur le statut de la Caspienne et restent vagues: voilà pourquoi les pourparlers peuvent durer encore longtemps.

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