La Russie mise sur son électronucléaire (Gazeta)

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MOSCOU, 25 avril - RIA Novosti. Le patron de Rosatom, Sergueï Kirienko a créé mardi une sensation en déclarant que la Russie va tempérer ses ambitions globales en matière d'atome pacifique. Peut-être pour faire plaisir aux Etats-Unis qui ont toujours été opposés à la construction d'une centrale nucléaire en Iran. Peut-être aussi pour ne pas s'échiner à la réalisation de chantiers nucléaires d'envergure tant en Russie qu'à l'étranger.

A l'époque les contrats nucléaires passés à l'étranger avaient sauvé l'électronucléaire russe, mais aujourd'hui la surabondance des pétrodollars a conféré un statut prioritaire au développement intérieur. Selon Sergueï Kirienko, son département "a donné un coup de frein aux négociations sur sa participation aux appels d'offres étrangers, parce que désormais la priorité va au programme de développement de l'électronucléaire en Russie".

De nos jours la Russie est un important exportateur de technologies nucléaires dans le monde, elle construit cinq réacteurs à l'étranger (en Iran, en Chine et en Inde) et récemment, pour la première fois depuis l'éclatement de l'Union soviétique, on lui a passé commande de deux réacteurs pour l'Europe, à savoir pour la centrale nucléaire de Béléné en Bulgarie.

Etant donné que la construction d'un réacteur revient à 1,5-2,5 milliards de dollars sur le marché mondial, les contrats conclus à l'étranger constituent une substantielle source de financement (en complément aux sources budgétaires) pour les chantiers ouverts en Russie. Cependant, il est notoire que l'Iran, entre autres, enfreint régulièrement le calendrier des paiements pour les travaux réalisés à Boushehr.

"Si voici douze à dix-huit mois nous réagissions à la moindre éventualité de commande étrangère pour le secteur, maintenant nous nous montrons plus circonspects", a fait remarquer Sergueï Kirienko. "Désormais nous ne nous précipiterons plus tête baissée sur des projets, notamment en Iran, a déclaré Viktor Opekounov, président du sous-comité de la Douma pour l'énergie atomique, pour résumer la situation. Maintenant nous nous impliquerons dans des appels d'offres étrangers en fonction des possibilités résiduelles".

Les 10 centrales nucléaires (31 réacteurs) fonctionnant actuellement en Russie fournissent environ 16% de l'électricité produite dans le pays. Cet indice devrait être porté à 25% en 2030.

D'ici à 2015, Rosatom mettra en service 10 nouveaux réacteurs nucléaires tandis que 10 autres seront en construction. "L'objectif est d'obtenir l'effet boule de neige dans l'implantation des chantiers en Russie. Cependant il convient de se montrer prudent et de ne pas oublier qu'au cours des quinze dernières années nous n'avons construit que trois réacteurs", a dit Viktor Opekounov.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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