Les militaires russes en quête d'une nouvelle place Rouge (Vedomosti)

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MOSCOU, 10 mai - RIA Novosti. Rassemblant 7.000 hommes du ministère de la Défense, du ministère de l'Intérieur, du ministère des Situations d'urgence et du Service fédéral de sécurité à l'occasion de la Journée de la Victoire, le défilé militaire du 9 mai dernier fut le 133e organisé sur la place Rouge par la garnison de Moscou. Ce défilé était marqué comme toujours par l'absence d'équipements militaires: seulement 9 chasseurs Su-27 et MiG-29 ont survolé la place à une vitesse de 600 km/h. Mais les militaires sont prêts à renouer avec les exhibitions de matériel de guerre que les attachés militaires étrangers de l'époque soviétique avaient toujours suivi avec attention, a déclaré le général Vladimir Bakine, chef de la région militaire de Moscou et commandant du défilé, à la veille de la fête.

Depuis la restauration de la porte de la Résurrection, à l'entrée de la place Rouge, démolie au début des années 1930 pour livrer passage au matériel de guerre, il est impossible de faire circuler les engins lourds devant le mausolée Lénine, explique un officier du ministère de la Défense.

Mais l'expérience d'un défilé en dehors de la place Rouge existe, rappelle le général Bakine: en 1995, à l'occasion du cinquantenaire de la Victoire, un défilé a été organisé sur le mont Poklonnaïa. S'il appartient à l'administration politique de décider de l'endroit du défilé, les militaires justifient l'exhibition des équipements militaires: aujourd'hui, la région militaire de Moscou est dotée d'équipements modernes, et elle n'a pas honte de les montrer aux étrangers.

Membre du conseil social auprès du ministère de la Défense, Rouslan Poukhov juge légitime le souci de montrer le matériel de guerre dans le contexte de l'aggravation des tensions entre la Russie et l'OTAN, en raison des projets de déploiement d'éléments du bouclier antimissile américain en Europe de l'Est et face au comportement de responsables politiques est-européens à l'encontre des mémoriaux militaires soviétiques. Dans une allocution prononcée à l'occasion du défilé, le président Vladimir Poutine y a fait allusion: "Ceux qui profanent les monuments à la mémoire des héros de la guerre offensent leur propre peuple, sèment la discorde et la méfiance entre les Etats et les gens. (...) Et dans ces nouvelles menaces, comme à l'époque du Troisième Reich, il y a toujours le mépris de la vie humaine et les prétentions à l'exception mondiale et au diktat".

Toutefois, estime l'historien militaire Alexeï Issaïev, les défilés de blindés, comme dans les années 1930, et les exhibitions de nouveaux missiles, comme dans l'après-guerre, ne sont pas à même d'impressionner les voisins. Dans la guerre contemporaine, c'est la lutte électronique qui joue un rôle immense, quand les adversaires ne se voient que sur des écrans radar. Les moyens techniques de cette guerre, on ne peut pas les montrer lors d'un défilé, on ne peut les voir que dans le cadre des exercices militaires, ajoute l'expert.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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