Consultations russo-américaines sur l'ABM à Washington

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Des consultations russo-américaines sur l'ABM débutent lundi à Washington, où s'est rendue une délégation russe, conduite par le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Kisliak et composée de diplomates et de responsables du ministère de la Défense.
MOSCOU, 30 juillet - RIA Novosti. Des consultations russo-américaines sur l'ABM débutent lundi à Washington, où s'est rendue une délégation russe, conduite par le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Kisliak et composée de diplomates et de responsables du ministère de la Défense.

A la demande des présidents des deux pays, les délégations doivent échanger leurs vues sur la possibilité de trouver une issue au problème posé par l'ABM, a indiqué le porte-parole officiel de la diplomatie russe, Mikhaïl Kamynine.

Les Etats-Unis prévoient de déployer un radar de l'ABM en République tchèque et des missiles antimissiles en Pologne, motivant cette décision par la présence d'une menace iranienne. Moscou estime que les arguments américains sont peu convaincants et voit dans le déploiement de l'ABM aux frontières russes une menace à sa sécurité nationale.

Selon M. Kamynine, les interlocuteurs devraient comparer leurs estimations de la menace de missiles, et étudier les propositions russes faites à l'initiative de Vladimir Poutine lors de rencontres avec George W. Bush à Heiligendamm et Kennebunkport.

Ces propositions suggèrent l'utilisation partagée avec les Etats-Unis du radar de Gabala, loué par la Russie à l'Azerbaïdjan, et du nouveau radar russe en construction près d'Armavir (sud de la Russie).

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a cependant noté que même en cas d'utilisation commune de ces radars, Washington ne renoncerait pas pour autant au déploiement de l'ABM en Europe.

"Nous estimons que nous devons continuer d'avancer avec la République tchèque et la Pologne", a-t-elle déclaré à a chaîne de télévision CNBC, soulignant que la collaboration sur l'ABM était un domaine dans lequel la coopération russo-américaine était susceptible d'accomplir des pas de géant.

Moscou a l'intention de défendre fermement ses positions à Washington et de ne pas faire de concessions. Selon M. Kamynine, les propositions russes ne pourront être réalisées que si les Etats-Unis renoncent à l'idée d'implanter en Europe la troisième zone de positionnement de leur bouclier antimissile et à placer en orbite certains de ses éléments de frappe.

Il a ajouté que les propositions russes, qu'il considère comme une alternative au projet américain, constituaient un ensemble, et qu'on ne pouvait les envisager séparément.

Il a assuré que si cette initiative était acceptée, les relations russo-américaines revêtiraient progressivement un caractère stratégique qui permettrait de former une qualité de relations foncièrement nouvelle dans le domaine de la sécurité internationale.

Le chef d'état-major des forces armées russes, Iouri Balouïevski, estime que les Etats-Unis vont poursuivre le déploiement du système ABM dans le monde. Une quatrième zone pourrait selon lui être implantée dans le nord de l'Europe et une cinquième en Extrême-Orient.

Le rejoignant sur cette idée, le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Kisliak considère qu'il s'agit d'une tendance qui se poursuivra si aucune autre décision fondée sur la coopération et capable de garantir la sécurité n'est adoptée.

Les consultations russo-américaines sur l'ABM se dérouleront les 30 et 31 juillet à Washington.

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