Le contrat à durée déterminée est le mécanisme le plus important de contrôle sur les fonctionnaires figurant sur la "liste des postes à fort risque de corruption". La majeure partie des fonctionnaires travaillent actuellement aux termes de contrats à durée indéterminée, leur licenciement est difficile, il entraîne des compensations importantes, sauf cas de violation évidente des lois. En découle la nouveauté la plus scandaleuse du "programme dissuasif": l'octroi aux concussionnaires potentiels, bénéficiaires d'un "paquet de compensations", d'une compensation partielle des fonds budgétaires perdus en refusant de percevoir des pots-de-vin. Ce paquet comprend un "paquet social" (analogue au paquet social des compagnies commerciales) et "des modalités particulières de rémunération du travail compte tenu d'une récompense des sommes des pots-de-vin éventuels". La somme des "compensations", indique le projet, doit être proportionnelle aux risques de corruption.
Les moyens proposés pour contrôler les fonctionnaires figurant sur la liste susmentionnée ne sont pas nouveaux: il s'agit d'inspections et d'un système de vidéosurveillance dans les bureaux. Le contrat peut également légaliser les écoutes téléphoniques sans autorisation du tribunal. Une nouveauté consiste à exiger une information exhaustive sur tous les contacts des fonctionnaires dans le cadre de leur profession et à instaurer une somme maximale déterminée dans le contrat dont les fonctionnaires ont le droit de disposer en se trouvant sur leur lieu de travail.
Commentant le projet anti-corruption, Igor Jurgens, vice-président de l'Union des industriels et des entrepreneurs de Russie, a déclaré qu'au lieu de mettre en place des mesures répressives dirigées contre les fonctionnaires, l'Etat devait réduire son rôle dans l'économie et "créer un système multipartite". Gueorgui Satarov, président de la fondation Indem qui publie régulièrement les évaluations de la corruption, a expliqué: "Il ne s'agit que du règlement du problème des conflits d'intérêts. Quant aux choses évidentes comme la fusion du pouvoir et des affaires, ils ne les prennent pas en considération".
D'ailleurs, le gouvernement peut se servir du programme de Sergueï Narychkine comme d'une réponse aux accusations d'absence de lutte contre la corruption au sein du pouvoir exécutif lancées par les organisations internationales. Dans le rapport publié en juin par la Banque mondiale sur la qualité de l'administration de l'Etat, la Fédération de Russie a reçu six points sur une échelle de sept en matière de corruption du pouvoir.
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