L'Ukraine cherche à affaiblir la Russie... avec du pétrole irakien (Nezavissimaïa Gazeta)

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MOSCOU, 8 août - RIA Novosti. Les autorités de Kiev n'ont pas l'intention de renoncer à leurs projets ambitieux consistant à faire de l'Ukraine un puissant corridor de transit en vue d'anéantir la domination de la Russie sur le marché énergétique de l'Europe de l'Est. Le gouvernement de Viktor Ianoukovitch a chargé le ministère des Combustibles et de l'Energie et celui des Affaires étrangères d'ouvrir des négociations avec l'Irak et la Turquie sur la création d'un corridor pétrolier par lequel l'or noir irakien viendrait remplir l'oléoduc Odessa-Brody.

La première conduite doit relier Kirkouk (Irak), via Trabzon (Turquie), au terminal pétrolier de Pivdenny (Ukraine). C'est là que commence l'oléoduc Odessa-Brody, actuellement exploité en sens inverse à défaut d'autres sources de pétrole: les compagnies russes utilisent son tronçon méridional pour ravitailler leurs tankers qui viennent s'amarrer à Pivdenny.

"Naturellement, un tel projet sera avantageux pour l'Ukraine et la Turquie, mais le sera-t-il pour les exportateurs? s'interroge Natalia Miltchakova, analyste à la maison de courtage Otkrytie. Je ne crois pas que l'ouverture d'un nouveau corridor de transport soit accueillie avec optimisme en Russie."

On s'aperçoit par ailleurs que ces négociations avec l'Irak et la Turquie, qui risquent de désavantager la Russie, ont été initiées par le gouvernement de Viktor Ianoukovitch réputé prorusse. On n'exclut pas que ce dernier ait ainsi voulu faire bonne figure devant les électeurs de l'ouest et du centre de l'Ukraine, qui désapprouvent son image prorusse, à la veille des prochaines élections législatives.

Pour Vladimir Leskov, expert du secteur pétro-gazier, les déclarations annonçant la création d'un corridor de transport entre l'Irak et l'Ukraine sont une coquille vide. "Aujourd'hui, l'Irak extrait près de 2 millions de barils de pétrole par jour, dont 1,6 million sont exportés, essentiellement vers l'Europe et les Etats-Unis, et ces exportations sont assurées par des tankers géants, et non par des oléoducs", explique-t-il, avant d'avouer que l'idée en elle-même d'un corridor de transport irano-ukrainien traversant la Turquie n'était pas à exclure complètement. "Enfin, négocier avec les autorités irakiennes n'est pas une tâche facile, car la loi sur la participation étrangère aux projets pétro-gaziers n'est toujours pas adoptée. Il faudra donc attendre avant de pouvoir augmenter la production de pétrole en Irak", constate-t-il.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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