Un Russe sur trois redoute une nouvelle crise financière (Vedomosti)

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MOSCOU, 16 août - RIA Novosti. Selon l'Agence nationale des études financières (NAFI), seulement un Russe sur quatre pense que son pays est sorti de la crise de 1998, et un Russe sur trois s'attend à de nouvelles perturbations.

Les plus optimistes sont les jeunes diplômés à forte rémunération, tandis que les pessimistes sont très nombreux parmi les retraités et les habitants de Moscou et de Saint-Pétersbourg.

La plupart des Russes (54%) continuent d'imputer la crise de 1998 au premier président russe Boris Eltsine.

Selon les études réalisées par l'Institut de philosophie (Académie russe des sciences), les Russes traversent actuellement le moment le plus agréable de leur vie: 54% des interrogés (le meilleur résultat depuis 16 ans) sont satisfaits de la situation en Russie. Les sondés qui attendent de l'avenir de bonnes nouvelles sont trois fois plus nombreux que ceux qui en attendent de mauvaises. Selon l'agence Romir, deux tiers des Moscovites se disent heureux.

Pour Lioudmila Beliaïeva, chercheuse au Centre d'étude des évolutions socioculturelles, la contradiction qui ressort du rapprochement des deux sondages est facile à expliquer: interrogés sur le bonheur, les gens étaient invités à prendre en considération les différents aspects de leur vie, tandis qu'ils n'entendaient que la prospérité financière en répondant à la question posée par la NAFI. La crise continue essentiellement pour les retraités, reconnaît Alexandre Mouzafarov, du cabinet Bashkirova & Partners. "Mais cette réaction, poursuit-il, s'explique moins par le défaut de paiement de 1998 que par l'effondrement du système soviétique en général."

Depuis 1998, le revenu moyen par habitant a doublé en termes réels, tandis que les salaires ont progressé de 140%, et les retraites de 50%. Mais, selon Anton Stroutchenevski, économiste du groupe Troika-Dialog, les revenus des riches sont toujours 10 fois plus importants que ceux des pauvres, comme en 1998, et c'est là la raison du pessimisme constaté.

Les Russes craignent par habitude d'épargner en roubles, tandis que le dollar, monnaie d'investissement traditionnelle, poursuit sa chute, explique le directeur du Centre de la politique sociale auprès de l'Institut d'économie (Académie russe des sciences), Evgueni Gontmakher: depuis 2003, le dollar a perdu 20% de sa valeur nominale par rapport au rouble russe.

Les revenus de la population n'ont guère progressé, ils ont juste rattrapé le niveau d'avant-crise, estime pour sa part la directrice de l'Institut indépendant de la politique sociale, Tatiana Maleva. "Seulement 20% de la population gagne davantage, et pour le reste de la population la crise est toujours d'actualité", insiste-t-elle.

Les gens s'attendent à une nouvelle crise due à la succession de Vladimir Poutine qu'ils considèrent toujours comme garant de la stabilité, ajoute le politologue Dmitri Badovski.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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