Présidentielle 2008: la candidature de Mikhaïl Kassianov peu probable (experts)

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MOSCOU, 22 janvier - RIA Novosti. L'ex-premier ministre russe Mikhaïl Kassianov a peu de chances d'être enregistré en tant que candidat à l'élection présidentielle russe, estiment les politologues russes.

"Avant, je pensais que c'était possible, mais je penche désormais pour l'opinion contraire", a déclaré Sergueï Markov, de l'Institut d'études politiques.

Le Parquet général russe a révélé mardi des irrégularités massives lors de la collecte des signatures en faveur de Mikhaïl Kassianov qui a présenté sa candidature à l'élection présidentielle du 2 mars prochain.

Des listes de signatures falsifiées ont notamment été découvertes à Rybinsk (région de Iaroslavl, au nord de Moscou) et dans la république des Marii El (sur la Volga, à l'est de Moscou), a déclaré la porte-parole du Parquet général, Tatiana Tchernycheva, avant d'annoncer l'ouverture d'une enquête judiciaire pour "falsification de documents électoraux" (art. 142-2 du Code pénal).

Selon M. Markov, la participation de M. Kassianov aurait conféré plus de volume à la présidentielle, mais l'ex-premier ministre ne s'est pas fixé un tel objectif.

"Kassianov a tout misé dès le départ sur le fait qu'il se voulait le leader des forces libérales pro-occidentales", estime l'expert.

L'expert a rappelé que M. Kassianov n'avait pas réagi à l'annonce de la Commission électorale centrale (CEC) stipulant qu'elle avait relevé des irrégularités dans les signatures collectées en sa faveur.

"Quand la CEC a révélé que de nombreuses violations avaient été découvertes, il était introuvable, tout comme ses fondés de pouvoir. On aurait dit qu'il ne souhaitait pas prouver la légitimité de ses signatures", a fait remarquer le politologue.

La loi électorale russe prescrit aux candidats indépendants à l'élection présidentielle de recueillir au moins 2 millions de signatures en gage de soutien, le nombre de signatures invalidées ne devant pas dépasser 5%.

La Commission électorale centrale doit terminer mardi le contrôle de la première partie des signatures collectées en faveur des candidats indépendants: Mikhaïl Kassianov, ex-premier ministre et leader de l'Union populaire et démocratique de Russie (RNDS), et Andreï Bogdanov, leader du Parti démocratique de Russie (DPR).

Le président du fonds Politika Viatcheslav Nikonov doute lui aussi des chances de M. Kassianov de devenir candidat.

"Ses chances sont faibles depuis le départ, il est beaucoup moins bien placé que Bogdanov, qui est un technocrate et possède à son service des structures expérimentées, capables de collecter ses signatures", a-t-il fait savoir.

Pour M. Nikonov, il ne fait aucun doute que M. Kassianov n'est pas parvenu à rassembler les deux millions de signatures en un délai aussi court, car deux conditions sont nécessaires pour cela, "un important financement et une organisation propre, légitimement habilitée à recueillir les signatures".

"Kassianov a de l'argent, mais pas d'organisation propre", a conclu M. Nikonov avant d'ajouter que M. Kassianov avait pu recourir aux services de bureaux "frauduleux, qui vendent les bases de données détournées au cours de l'avant-dernière campagne électorale".

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