Tous deux avaient déjà été condamnés à huit ans de prison pour escroquerie et évasion fiscale à grande échelle. En décembre 2006, ils avaient été à nouveau placés en détention provisoire dans le cadre d'une nouvelle enquête judiciaire ouverte contre eux. L'ex-homme le plus riche de Russie et son associé ont été envoyés en Sibérie purger leur peine, près de la frontière chinoise. Ils ont été transférés à Moscou le 24 février dernier en vue de ce nouveau procès.
Cette fois, ils font l'objet d'une plainte déposée par deux compagnies pétrolières russes réclamant 3,8 milliards d'euros de dommages-intérêts et sont désormais accusés d'avoir blanchi plus de 25 milliards de dollars entre 1998 et 2004, accusations jugées "absurdes et délirantes" par la défense qui dénonce un procès politique.
Les compagnies Tomskneft et Samaraneftegaz, dont les plaintes ont été déposées avant le début du deuxième procès Khodorkovski-Lebedev réclament 93 et 77 milliards de roubles (2,1 et 1,7 milliards d'euros) respectivement, a précisé Andreï Piatikopov, représentant de Tomskneft.
"L'audience est ouverte", a déclaré le président du tribunal, Viktor Danilkine. Cette audience préliminaire, destinée à examiner des questions de procédure, s'est tenue à huis clos. Une vitre blindée a remplacé la traditionnelle cage pour les accusés.
M.Khodorkovski, 45 ans, portant à son arrivée un manteau noir et un jeans, des lunettes cerclées sur le nez, a souri aux journalistes depuis le box des accusés mais n'a fait aucune déclaration. Il avait crié "honte" en arrivant dans un fourgon blindé au tribunal, gardé par quelque 300 policiers et forces spéciales. Des sympathisants lui ont alors jeté des oeillets à travers les grilles entourant le bâtiment.
L'ouverture des audiences préliminaires se déroule traditionnellement à huis clos selon la législation russe.