Les coulisses de la démission en bloc de journalistes du quotidien russe Kommersant

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11 journalistes du service politique de Kommersant ont démissionné en bloc par solidarité avec les reporters renvoyés par leur direction à cause d’un article sur l’éventuel remplacement de la présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe). Revue en détail de cette situation qui a déjà été baptisée «Affaire Kommersant».

Tout est parti d'un article publié le 17 avril dans lequel les auteurs Ivan Safronov et Maxim Ivanov affirmaient que le Président russe envisageait de remplacer Valentina Matvienko à la tête du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) par le directeur du Service des renseignements extérieurs, Sergueï Narychkine. Ces suppositions ont été ensuite officiellement démenties, notamment par le service de presse du Service des renseignements.

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Les deux journalistes ont annoncé leur départ du quotidien à cause de l'article, affirmant que la décision de les renvoyer avait été prise par le propriétaire de 100% des actions du journal Kommersant, le milliardaire Alicher Ousmanov.

Le porte-parole de l'homme d'affaires a alors déclaré au journal Vedomosti que le propriétaire du média «ne [s'ingérait] pas dans la politique rédactionnelle et ne [prenait] pas de décisions pour renvoyer ou embaucher des journalistes». «Alicher Ousmanov a appris la démission des collaborateurs de Kommersant dans la presse», a précisé son représentant.

Le directeur général et rédacteur en chef de la publication, Vladimir Jelonkine, a expliqué la décision de se séparer d'Ivan Safronov et de Maxim Ivanov par la violation des normes rédactionnelles dans la préparation de la note concernant Valentina Matvienko, sans autres précisions.

Actuellement, les journalistes qui ont présenté leur démission dans un geste de solidarité sont en train d'être licenciés.

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Le licenciement a provoqué, lundi 20 mai, une chaîne de solidarité dans la rédaction: tous les collaborateurs du service politique de Kommersant et leurs superviseurs, 11 personnes au total, ont déposé leur lettre de démission. «Une décision volontaire de démissionner a été prise par un groupe de journalistes de la rédaction du journal sur des idées de fausse solidarité et dans le but de faire pression sur la direction de la publication. Je n'ai pas de reproches professionnels à leur égard, mais je n'accepte pas les méthodes de pression», a déclaré le rédacteur en chef à Vedomosti.

Valentina Matvienko a commenté également l'affaire, rejetant tout rôle dans le renvoi des journalistes.

«Je n'ai jamais poursuivi personne, je n'ai pas cette habitude. Je n'ai jamais appelé personne, je n'ai pas utilisé la pression sur la presse, ils le savent dans la communauté des journalistes, les dirigeants des médias le savent, ils peuvent le confirmer. Ce n'est pas mon style, cela n'a pas de sens, c'est inutile, seules les personnes hystériques se comportent ainsi et prennent un téléphone pour appeler», a-t-elle déclaré mercredi 22 mai aux journalistes.

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