Le «mythe le plus dérisoire» sur le Spoutnik V moqué par son concepteur

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Logo du vaccin Spoutnik V - Sputnik Afrique, 1920, 05.04.2021
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Alors que les accusations d’attaques informatiques envers la Russie s’intensifient ces derniers temps, l’une d’elles s’avère particulièrement absurde, selon le directeur du Centre Gamaleïa, à savoir le vol du plan de création d'un vaccin anti-Covid d’AstraZeneca par des hackers russes.

Le vol à AstraZeneca du plan de création d'un vaccin anti-Covid par des hackers russes est le «mythe le plus dérisoire», estime ce lundi 5 avril dans une interview à Sputnik Alexandre Guinzbourg, directeur du Centre Gamaleïa, concepteur du vaccin russe Spoutnik V.

«Nous avons été ravis et amusés par les informations selon lesquelles les hackers russes du Centre Gamaleïa ont volé le plan de création d'un vaccin à AstraZeneca», fait-il savoir.

Il rappelle que le directeur général du Fonds d’investissements directs de Russie (RFPI) a proposé sur Twitter, avec un brin d’humour, de «rembourser la dette» et de combiner leurs deux vaccins pour augmenter l'efficacité de celui d'AstraZeneca.

Cible de plusieurs cyberattaques

Une accusation formulée le 16 juillet par l'organisme gouvernemental britannique chargé de la cybersécurité et réfutée par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov qui indique qu’il s’agit d’allégations sans fondement.

Le 11 novembre, Reuters a évoqué des tentatives de piratage de la société pharmaceutique suédo-britannique par des hackers, probablement nord-coréens. Selon une source de l'agence, ils ciblaient des employés d'AstraZeneca, dont certains travaillaient sur le vaccin contre le coronavirus, mais leurs tentatives semblent avoir échoué.

Des accusations à répétition

Ces dernières années, la Russie fait face à une multiplication d’accusations d’attaques informatiques de toute sorte en Europe comme aux États-Unis. Des accusations toujours démenties par Moscou.

La plus récente remonte à décembre dernier. La société américaine SolarWinds, dont un logiciel est utilisé par plusieurs agences gouvernementales, a été la cible d’une attaque. Washington a déclaré qu’elle avait pour mission d’obtenir des renseignements, mais que les hackers ont échoué.

Début janvier, la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA), une agence du département de la Sécurité intérieure des États-Unis, a publié une déclaration conjointe du FBI et d’autres organisations affirmant que la Russie était derrière l’attaque contre SolarWinds. Les noms des établissements visés et la date de l’attaque n'ont pas été précisés. Des accusations «infondées», selon Moscou.

La France également visée

La France n’est pas non plus épargnée. L'Anssi a publié un rapport de 40 pages portant sur une campagne ayant ciblé le logiciel de supervision Centreon, édité par la société du même nom, et ce de 2017 à 2020. Le document souligne que l’attaque «présente de nombreuses similarités avec des campagnes antérieures du mode opératoire Sandworm».

Si la Russie n’est mentionnée nulle part, hormis dans la bibliographie, il convient de rappeler que l’origine de Sandworm est attribuée à des hackers russes. Dmitri Peskov a également qualifié d’«absurde» toute présomption d’un lien entre la Russie et les hackers.

Hausse des attaques en 2020

Bien qu’il n’y ait pas de preuves concernant les auteurs des faits, le problème des cyberattaques persiste dans le monde et s’est accentué en 2020, notamment en France. Ainsi, cette année-là, le nombre d’attaques informatiques a été multiplié par quatre par rapport à 2019, souligne sur BFM TV le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi).

Celles-ci visaient notamment «des opérateurs d’importance vitale (OIV)» ou de grandes entreprises.

En effet, selon une étude de l’entreprise de sécurité Proofpoint réalisée auprès de 150 responsables de la Sécurité des systèmes d’information (RSSI) publiée par BFM TV le 8 décembre dernier, 91% des organisations françaises (entreprises, hôpitaux et collectivités) ont été visées par des cyberattaques en 2020, dont 65% ont été victimes de plusieurs actes malveillants.

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