Un chercheur russe évoque un «appât» capable de neutraliser le SARS-CoV-2 dans notre corps

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Le récepteur ACE2 à la surface des cellules, que le SARS-CoV-2 utilise pour pénétrer à l’intérieur, peut être le moyen de lutter contre le virus. Insérés dans le corps, les enzymes ACE2 peuvent attirer des particules virales, les empêchant de contaminer des cellules saines, assure un chercheur russe.

Alors que plusieurs vaccins contre le Covid-19 ont déjà été créés, dont les premiers en Russie, des scientifiques continuent d'étudier les moyens de protection contre le pathogène. Parmi eux, l’enzyme ACE2, le point d’entrée du SARS-CoV-2 dans les cellules humaines.

Le bioinformaticien russe Alexandre Tyshkovskiy, chercheur à l’université d’État Lomonossov de Moscou et à l’école de médecine de Harvard, estime que le récepteur ACE2 qui rend nos cellules vulnérables au virus peut être transformé en moyen de défense contre le pathogène.

«La recette de ce médicament innovant est simple: insérer dans le sang d’un malade des copies supplémentaires de la protéine ACE2. On peut même prendre sa partie responsable de l’interaction avec le virus. Dans ce cas, des récepteurs supplémentaires agiront à la manière des anticorps: ils ligoteront les épines du coronavirus et les empêcheront d’attaquer les cellules. Ce sera comme un appât, chaque fois, le virus, cherchant à pénétrer dans une cellule, tombera dans des pièges que nous lui avons tendus», explique-t-il, citant un article de mai 2020 dans la revue Cell confirmant l’efficacité de cette méthode.

Les aspects positifs de la méthode

De surcroît, l’enzyme ACE2 est responsable de la décomposition de l’hormone angiotensine 2 qui provoque l'hypertension, l'inflammation et le choc cytokinique, principaux facteurs de décès chez les patients atteints de Coid-19. En effet, l’insertion d’un médicament expérimental avec de l’ACE2 a permis de réduire de moitié le niveau des cytokines chez une patiente de 45 ans atteinte de Covid-19 dont le cas est décrit dans un article du Lancet datant du 24 septembre.

La méthode proposée a pourtant un inconvénient: la protéine ACE2 se lie au coronavirus 100 fois moins bien que les anticorps, c’est pourquoi pour neutraliser le pathogène il faut injecter de très grandes doses de récepteurs dans le corps. Cependant, de récentes publications dans les revues Science et Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) montrent qu’il est possible d’introduire de petites mutations dans la structure du récepteur pour augmenter son efficacité. Ainsi, seulement grâce à trois mutations, des récepteurs ACE2 modifiés se sont montrés capables de neutraliser le SARS-CoV-2 1.000 fois mieux que des ACE2 non-modifiés.

M.Tyshkovskiy constate que l’arsenal de méthodes de lutte contre le coronavirus s'agrandit de mois en mois. Et si certains médicaments aident à repousser une attaque dès la première apparition du virus dans l'organisme, d'autres nous permettent de s'en débarrasser, même si elles contournent notre système immunitaire. Quoiqu’il en soit, les résultats des essais cliniques montreront l'efficacité de ces approches dans les mois à venir, conclut le chercheur.

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