Les chercheurs russes de Doubna (ville scientifique à proximité de Moscou) conçoivent un nouvel accélérateur de particules, un « collègue » de celui construit au CERN. Ce projet international a été baptisé NICA.
Le collisionneur russe accomplira les tâches que Grand collisionneur de hadrons, près de Genève, ne peut pas accomplir. Il s’agit notamment de la matière nucléaire ultra-dense qui sera obtenue grâce à la collision de noyaux lourds des atomes qui seront accélérés à des vitesses vertigineuses dans le nuclotron, un accélérateur cryogène de noyaux. Cette installation, créée au Laboratoire de physique des hautes énergies de l’Institut unifié de recherches nucléaires de Doubna, est sans égal dans le monde. Cet institut a créé, dans les années 1950, le fameux synchrophasotron, qui était à son époque le plus grand accélérateur de particules jamais conçu.
En se basant sur les résultats d’expériences menées à l’aide du collisionneur russe, les chercheurs sauront étudier les processus qui se déroulent dans les étoiles mais aussi comprendre ce qui s’est passé après le big-bang et comment notre Univers s’est formé. Par ailleurs, ces recherches ont une valeur pratique. Par exemple, les accélérateurs de particules peuvent être utilisés dans la médecine (notamment pour le traitement du cancer), dans le nucléaire civil, l'aérospatial, l'électronique.
La création du collisionneur est l’un des six mégaprojets soumis à une commission d’experts qui devra approuver leur mise en œuvre en Russie. Le projet NICA a suscité un grand intérêt des chercheurs étrangers de plus de 30 pays.
Le projet NICA doit être achevé en 2017. La Russie devra y investir entre 300 millions et 1 milliard de dollars.
