Nous apprenons qu’une revue américaine dénommée Food and Chemical Toxicology, qui fait autorité dans tous les problèmes de toxicologie alimentaire a publié les travaux français de Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen. Dans le plus grand secret le chercheur et son équipe se sont penchés durant deux longues années sur le cas du maïs transgénique, en expérimentant celui-ci sur des rats. Le résultat est éloquent, l’enquête du professeur Séralini est sans appel, l’OGM étudié est un terrible poison, qui a eu des effets dévastateurs sur les rats étudiés. L’étude a fait l’objet de grandes précautions, car le très puissant lobbying international anglo-saxon était suspecté d’interférences ou d’entraves aux recherches du scientifique français. Durant deux années, son équipe a codé toutes les communications échangées, s’interdisant également toutes les conversations téléphoniques et cachant leur activité derrière une étude leurre pour détourner l’attention des multinationales.
Il a d’abord fallut se procurer des semences d’un maïs OGM, du nom de NK 603, propriété brevetée de Monsanto. Par un intermédiaire canadien les semences sont parvenues entre les mains de l’équipe du professeur Séralini, qui s’est empressée de fabriquer de la nourriture destinée aux expérimentations sur les rats. 200 animaux ont été séparés en deux groupes, l’un nourri avec des aliments OGM, l’autre par des aliments exempts d’OGM. Après une année, les dérèglements et les pathologies lourdes sont apparus chez les sujets qui avaient consommé le fameux maïs OGM, tumeurs mammaires en chaîne chez les femelles, parfois atteignant 25 % du poids de l’animal, anomalies chez les mâles au niveau du foie, des reins, le tout avec une fréquence de deux à 5 fois supérieure par rapport aux animaux nourris avec des aliments sains.
L’apparition des tumeurs est l’un des effets les plus spectaculaires, extrêmement précoce chez les animaux, 20 mois pour les mâles, 3 pour les femelles, des différences qui à l’échelle humaine, sont équivalentes à une quarantaine d’années. L’ex ministre écologiste Corinne Lepage s’apprête dans un livre à paraître le 21 septembre La vérité sur les OGM, c’est notre affaireaux Editions Charles Léopold Mayer à dénoncer la dangerosité des OGM. Car si la France avait repoussé les OGM, sa position était restée un peu ambiguë ainsi que celle de l’Europe dans son refus d’engager et de financer des recherches sur le long terme pour émettre des conclusions irrévocables sur les OGM et leur dangerosité pour l’humanité.
Les portes s’étant fermées du côté du gouvernement, et de l’Union Européenne, les fonds nécessaires à ces recherches ont été fournies par la Fondation suisse Charles Léopold Mayer, mais aussi par les deux grands groupes français de la Grande distribution, Carrefour et Auchan. La volonté des deux firmes internationales, était d’éviter d'être touchées par un nouveau scandale alimentaire comme celui de la vache folle, et pour démontrer aussi l’attachement de ces groupes à se trouver à la pointe des initiatives, au service des consommateurs qui font sa richesse, et qui ont été trop souvent montrés du doigt. Gérard Mulliez, fondateur d’Auchan, a été l’un des premiers à débloquer l’argent nécessaire.
Le combat à venir ne fait que commencer car la firme Monsanto, énorme firme mondiale productrice de semences transgéniques, a breveté des centaines de variétés d’OGM, impliquant, qu’elle se défendra sur chacune d’elle et que les sommes à investir pour tester chacun des brevets sont colossales. Une guerre de l’information sur cette aberration monstrueuse est à prévoir dans le monde, alors que les marchands et mercantis anglo-saxons de Monsanto s’empresseront vite de démentir par des contre-études celle du professeur Séralini, nombre de pays étant de toute façon déjà inondés par les poisons vendus par la firme.
Le combat risque d’être difficile même dans une Europe rétive car le non financement par cette dernière ou le gouvernement français, indique bien que le lobbying à ses entrées et assez de poids pour en imposer au moindre adversaire, même s’il s’agissait d’un Etat, même s’il s’agissait de la France ou de la Russie. La société Monsanto fut fondée en 1901, et après la Seconde Guerre mondiale se pencha sur le développement des herbicides et des insecticides qui ont fait couler tellement d’encre en France, c’est cette société qui produit et commercialise en effet le Round Up. Elle fut à l’origine également entre 1961 et 1671, du fameux Agent Orange, terrible herbicide employé massivement par l’armée américaine au Vietnam et qui fut à l’origine de milliers de cancers et de malformations dans ce pays.
Cette société de mort, qui a fondé sa richesse sur la destruction, est aussi à l’origine depuis 1983, des premiers organismes génétiquement modifié et a intensifié ses recherches, arrivant à pénétrer des marchés comme le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud… et poursuit ses commercialisations à travers le monde sans frein ayant créé surtout dans les années 90 et 2000 de nombreux OGM, pomme de terre, soja, coton, le maïs, la luzerne, le colza, les aubergines… La firme est mouillée dans plusieurs sales affaires dont l’affaire des PCB, dioxines mortelles, qui lui ont valu des procès aux USA mais aussi au Pays de Galles, en Inde, en France où la firme fut condamnée pour l’emploi abusif de la mention « biodégradable et respecte l’environnement » sur les emballages du Round Up en 2007.
La Monsanto, ne s’est pas privée d’attaquer en justice avec une rare opiniâtreté tous ceux qui se sont mis en travers de son chemin. Elle est impliquée également dans la vente d’hormones de croissance bovines, suspectée d’avoir falsifié de nombreux résultats de recherche quant à la dangerosité de ce produit, mais aussi d’utiliser une technologie dite Terminator qui rend les graines de seconde génération des semences OGM stériles. Le scandale d’un tel procédé a fait reculer la société qui s’est engagée en 1999 à ne pas utiliser cette invention pour une période indéfinie. Les stratégies de vente de commercialisation de l’entreprise sont très agressives et font aussi l’objet de critiques acerbes, en particulier les contrats exclusifs, la vente de produits associés qui assujettissent l’acheteur et le placent sous le contrôle et la dépendance des produits de la société Monsanto. La firme est créditée d’un Chiffre d’affaire de 11,3 milliards de dollars, pour un bénéficie de 2 milliards, sa puissance s’étend à travers le monde, dans la foulée de la face noire des Etats-Unis, et d’autres marchands américains comme McDonald’s ou encore Coca-Cola ou Pepsi.
La lutte sera âpre et ardue, espérons, qu’en Europe, en Russie et en France, les pouvoirs publics ne se laisseront pas corrompre, et feront ce que nous demandons d’eux, qu’ils protègent les populations en soutenant les initiatives d’équipes de chercheurs, comme celle de Séralini, l’industrie de mort et la propagation des OGM pour des raisons mercantiles, doivent trouver le barrage des lois des législateurs, c’est une question essentielle qui intéresse chaque citoyen, dans tous les pays.
