L’Akademik Trechnikov sort du chantier naval de l’Amirauté de Saint-Pétersbourg, le plus vieux du pays du haut de ses 300 ans. Son architecture navale assurera à l’équipage et aux membres d’expédition des conditions confortables sous des températures de -40 degrés. Cependant, son rayon d’action n’est pas limité aux régions froides. Il est prévu pour naviguer dans des conditions polaires, certes, mais il peut aussi traverser les mers tropicales.
Il y a 111 personnes à bord de l’Akademik Tchernikov : l’équipage, la relève pour la base antarctique Bellingshausen et des spécialistes de construction navale. Alexandre Frolov, porte-parole du Service fédéral russe pour l'hydrométéorologie et la surveillance de l'environnement, précise qu’il y a également du matériel pour mesurer la charge la glace sur le bâtiment.
« Le but de ces essais est tout d’abord de déterminer les capacités de brise-glace du navire. La couche d’un mètre dix de glace servira d’étalon principal. Dans de telles conditions, il devrait naviguer à une vitesse de deux nœuds. De plus, il doit savoir briser une glace plus lourde, pas seulement en avançant, mais aussi avec de l’élan, c’est-à-dire en la brisant, puis en reculant. Le second objectif de ces essais, vu les systèmes de mesure uniques embarqués, est de mesurer la charge sur le bâtiment. Cette information sera d’un grand intérêt pour les ingénieurs de construction navale. »
Actuellement, l’Antarctique accueille également un autre navire russe. C’est un vétéran de la flotte polaire russe, l’Akademik Fedorov. Valéri Loukine, directeur de la mission d’expédition antarctique russe, explique :
« Le but principal de cette mission est de ravitailler en matériel les bases antarctiques et de relever le personnel, tout en menant des recherches scientifiques incidentes. C’est pour cette raison qu’il y a des laboratoires scientifiques avec des équipements spécifiques à bord. C’est en quelque sorte la synthèse d’un brise-glace, d’un moyen de transport, d’un bateau-citerne, d’un navire à passagers et d’un navire océanographique. Et aussi, impérativement, d’un porte-hélicoptères. »
Alexandre Frolov ajoute que la présence simultanée de deux navires russes permet d’élargir la zone d’étude.
« Il est difficile d’étudier la totalité des eaux antarctiques en une seule saison avec un seul bateau. C’est pour cette raison que, ces dernières années, les chercheurs ont concentré leurs efforts sur l’étude des secteurs des océans Atlantique et Indien. Maintenant, il y a des plans et une commission du gouvernement russe pour représenter nos intérêts dans la région du Pacifique. Il y a là-bas deux stations mises en sommeil : Rousskaïa et Leningradskaïa. Nous y avons installé de l’équipement automatique il y a deux ans. Nous souhaiterions maintenant y aller pendant les saisons afin d’y effectuer des travaux scientifiques. »
Ainsi, il y aurait sept bases scientifiques russes en Antarctique. Avec de telles capacités logistiques, la Russie pourrait apporter son soutien aux autres programmes internationaux. Des stations étrangères ont déjà déposé bon nombre de demandes pour mener des études en commun.