Les géants glacés du Système solaire

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Uranus et Neptune restent dépourvus de l'attention des appareils spatiaux. Une équipe de chercheurs américains et européens a tenté de redresser la situation : la demande d'une double mission ODINUS vers deux planète a été déposée à l'Agence spatiale européenne en tant que projet de classe lourde du programme Cosmic Vision. Bien que l'idée n'ait pas été soutenue, l'étude de deux géants glaciaux du Système solaire reste à l'ordre du jour de la science planétaire. L'équipe ayant proposé ODINUS en explique les raisons.

Le document intitulé « Le dossier scientifique sur la mission vers les géants glaciaux et leurs satellites » (The Scientific Case for a Mission to the Ice Giant Planets with Twin Spacecraft to Unveil the History of our Solar System) évoque les questions dont les réponses peuvent être données grâce à l'étude sumultanée d'Uranus et de Neptune à l'aide des appareils spatiaux identiques plutôt que la mission ODINUS proposée au concours de l'Agence spatiale européenne pour le lancement en 2028 ou 2034,. Le document a été préparé par des chercheurs européens et américains.

Jusqu'à présent nous connaissons Uranus et Neptune de loin. L'unique appareil spatial à avoir survoler ces deux planètes est Voyager 2. En 1986 il est passé près de la première et en 1989, près de la seconde. Le reste de nos connaissances est obtenu grâce aux observations menées par des télescopes terrestres ou orbitaux. Cela fournit, certes, beaucoup d'information, mais cela n'apporte pas la réponse à la question de savoir ce qui se passe à proximité de ces planètes et comment sont organisés leurs satellites. Pourtant la réponse à ces questions est fondamentale pour comprendre le passé et l'état actuel du Système solaire.

A l'opposé des géants gazeux Jupiter et Saturne, Uranus et Neptune mesurent moins. Ils ont été formés évidemment un peu plus tard et sont composés essentiellement non pas d'hydrogène et d'hélium, mais d'eau glacée, d'ammoniac et du méthane avec des mélanges de métaux et de pyroxénoïdes. Les menus détails de leur vie, notamment les conditions « climatiques » ne sont pas bien connus bien que ces deux planètes puissent se différer sensiblement d'après les données de Voyager 2.

L'intérêt pour Uranus et Neptune ne tient pas seulement à nos connaissances limitées. Au fur et à mesure que nous découvrons davantage de systèmes planétaires des autres étoiles notre propre planète devient toujours plus mystérieuse. Nous avons notamment compris que l'interaction des planètes géantes joue un grand rôle dans la formation des systèmes planétaires. Dans tous les systèmes tout ne s'achevait avec le même succès, loin de là, que dans le Système solaire où toutes les planètes évoluent sur des orbites plus ou moins stables pendant une longue période. Aussi est-il particulièrement intéressant de comprendre pourquoi notre système a eu cette « chance ».

Pour se faire une idée de l'histoire de notre « maison spatiale », il faut savoir la composition et l'apparence des planètes et de leurs satellites qui peuvent avoir des origines différentes : soit se former avec leur planète à partir de la même matière, soit être capturé plus tard pendant des « rencontres planétaires ». La quantité et l'âge des cratères sur leur surface, la composition du sous-sol des satellites, leurs orbites et leurs réactions au vent solaire, bref tout est intéressant pour les scientifiques.

Les auteurs du document soulignent qu'il est très important d'étudier simultanément les deux planètes avec un lot d'instruments plus ou moins similaire. C'est là l'idée principale qui était à l'origine du projet ODINUS. D'après les estimations préliminaires, chaque appareil devrait avoir à bord environ six instruments scientifiques. La masse complète d'un appareil sans combustible était évaluée à 600 kg. Les deux appareils pourraient être lancés simultanément par la fusée Ariane 5 ou séparément par deux lanceurs Soyouz-Frégate. Le chemin jusqu'à Uranus (en cas de lancement en 2034) aurait duré 9 ans, et jusqu'à Neptune, 12 ans. De cette façon, nous aurions pu avoir les premières informations sur ces corps célestes avant 2050.

Hélas, ce plan ne sera pas réalisé : à la fin de novembre l'ESA a opté pour deux projets astrophysiques fixés pour 2028 et 2034. Ainsi les missions planétaires de classe lourde devront attendre dans la meilleure hypothèse jusqu'aux années 2030. Il n'est pas encore clair si d'autres agences se lancent dans des projets de ce genre. Peut-être la sonde New Horizons de la NASA qui atteindra Pluton en 2015 encouragera les études des zones lointaines du Système solaire.

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