L'extraction de ressources naturelles dans l'espace est pour bientôt

© Flickr / NASA JohnsonThis painting shows an asteroid mining mission to an Earth-approaching asteroid
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Les astéroïdes renferment plus de ressources naturelles qu'il n'en a été produit pendant toute l'histoire de la Terre. En seulement 100 ans, si on les exploitait, on pourrait théoriquement mettre fin à toutes les guerres pour les ressources.

Est-ce possible? Que peut-on extraire dans l'espace? Est-ce que cela apporterait vraiment la paix à notre monde ou bien, au contraire, entraînerait de nouveaux conflits?

Ces deux dernières années, beaucoup de découvertes ont permis d'aborder avec confiance l'extraction des ressources sur les amas rocheux errant à travers notre système solaire. Planetary Resources est l'une des entreprises qui envisagent exploiter les ressources minières des astéroïdes: elle a lancé son premier satellite à partir de la Station spatiale internationale — la deuxième tentative de l'entreprise après le lancement échoué d'Antares.

Une autre société d'exploitation minière des astéroïdes, Deep Space Industries (DSI), a quant à elle gagné deux subventions de la NASA. L'une a été consacrée à l'étude de la possibilité de créer du propergol à partir des matières de l'astéroïde, et l'autre à la création d'une imitation du régolite d'astéroïdes pour pourvoir essayer les équipements sur Terre. Ensuite, DSI a obtenu un contrat d'aide à la création d'un satellite BitSat conçu pour transmettre les transactions de Bitcoin.

Le Centre australien de recherche spatiale auprès de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW), en collaboration avec le projet Jet Propulsion de la NASA, a également obtenu un financement pour étudier les possibilités d'extraction de l'eau pour ravitailler la colonie martienne planifiée par la NASA.

Aux États-Unis, la loi ASTEROIDS (un acronyme) a été rebaptisée avec succès pour devenir la Loi sur l'exploration et l'utilisation des ressources spatiales, et a été approuvé par le Congrès. Elle doit combler les lacunes dans l'Accord sur l'espace portant sur le droit de propriété des ressources spatiales. Selon la loi, "toutes les ressources extraites dans l'espace sont la propriété de la personne qui les a produites et, par conséquent, tombent sous l'application du droit de propriété, conformément aux dispositions de la législation fédérale en vigueur".

L'étude de l'UNSW a montré que pour un astéroïde isolé riche en fer, si l'on tient compte du marché existant et d'autres offres, les investissements seront amortis en 85 ans si le minerai est envoyé à la Terre, et seulement en 5 ans s'il est utilisé dans l'espace.

Les plus sceptiques mettent en doute les perspectives d'exploitation minière spatiale en termes de temps et d'argent. Bien évidemment, l'extraction de ressources dans l'espace sera une affaire coûteuse. Le budget total du projet de lancement du rover Curiosity vers Mars et de sa maintenance pendant 14 ans a atteint 2,5 milliards de dollars.

Mais l'extraction de ressources sur la Terre est tout aussi coûteuse: le développement et la production peuvent atteindre des centaines de millions de dollars. Les entreprises dépensent cet argent en essayant de trouver de nouveaux gisements terrestres. L'extraction des ressources minérales dure des dizaines d'années. Donc les délais et les coûts terrestres seront comparables aux conditions spatiales. Alors, pourquoi ne pas se diriger simplement vers l'espace et commencer à y produire des ressources?

Pour les matières coûteuses tels que les minéraux des terres rares et les métaux du groupe platine, on pourrait envisager la possibilité d'un envoi à la Terre. Quant aux ressources "ordinaires" qui peuvent être extraites dans l'espace, il vaut mieux les y utiliser directement.

Un argument courant est que le lancement de frets de la Terre vers l'espace coûte 20 000 dollars le kilo, donc, si l'on produisait ce kilo dans l'espace pour moins de 20.000 dollars, on pourrait économiser et tirer un bénéfice.

Le projet SpaceX, par exemple, affiche ses frais de lancement sur son site. Actuellement, pour Falcon 9, ce chiffre s'élève à 12.600 dollars. Mais pour l'instant il n'y a pas de marché en tant que tel, donc il faudra peut-être lui donner une impulsion artificielle. Par exemple, la NASA pourrait conclure un contrat d'approvisionnement en eau sur orbite. Sans une telle impulsion, la demande initiale en eau pourrait surgir dans le domaine du tourisme spatial, mais c'est plus probablement l'approvisionnement de satellites qui se développera plus activement. L'eau peut être divisée en oxygène et hydrogène, deux éléments qui peuvent ensuite servir de carburant pour les satellites.

La loi américaine sur l'espace n'est pas compatible avec les accords internationaux existants et, n'ayant donc pas de force juridique, sera probablement ignorée dans d'autres pays. Mais avec le temps, tous les processus seront toutefois placés dans un cadre juridique. Et avant que la paix s'instaure dans l'espace, on ne peut pas exclure, par exemple, l'apparition d'une piraterie spatiale.

En novembre à Sydney se tiendra une rencontre entre les leaders mondiaux et les représentants des entreprises minières spatiales, qui évoqueront l'extraction future des ressources au-delà de la Terre. Pour assurer une interaction maximale entre les experts spatiaux et les spécialistes de l'industrie minière, il a été décidé de combiner cet événement avec la 3e Future Mining Conference. Peut-être allons-nous donc apprendre beaucoup de choses novatrices et prometteuses sur cette étape fascinante de notre avenir.

Contenu réalisé à partir d'informations émanant de sources ouvertes

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