Comment l’activité humaine a bouleversé l’évolution des animaux?

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Au début, c’était la loi du plus fort seule qui régissait la nature, puis les scientifiques ont appris à modifier les organismes. Désormais, il apparaît que l’activité de l’homme est beaucoup plus lourde de conséquences qu’on ne le pensait.

Est-ce que ce sont les humains qui commandent l'évolution d'autres espèces? L'utilisation des pesticides, des antibiotiques ainsi que la pêche et la chasse commerciales déterminent pour beaucoup l'axe de l'évolution des autres espèces, estime la chaîne BBC.

D'innombrables années de travail et la sélection artificielle des qualités les plus appréciées dans les plantes et les animaux, tels que la saveur ou la taille, ont débouché sur des changements flagrants dans la structure génétique des produits qu'on mange: leur génome ne ressemble plus à celui des prédécesseurs.

Un poisson avec des pieds et un nez humain trouvé en mer des Caraïbes - Sputnik Afrique
Un poisson avec des pieds et un nez humain trouvé en mer des Caraïbes
À côté de la sélection artificielle, la sélection naturelle, basée sur le même processus, reste elle aussi présente dans nos vies. La seule différence est qu'en l'occurrence, ce ne sont pas les gens qui choisissent les qualités ou les particularités à reproduire, mais la nature qui agit comme un prédateur en tuant les plus faibles.

Un exemple d'un tel processus est la résistance aux antibiotiques que certaines bactéries ont développée. Les organismes qui ont réussi à s'adapter et à survivre à l'influence des antibiotiques affichent un avantage incontestable face à ceux qui n'ont pas acquis cette capacité.
Cependant, de récentes études montrent qu'il existe encore un autre type de sélection, qui dépend entièrement de l'activité de l'homme, mais que ce dernier est incapable de contrôler.

Prenons l'exemple de la pêche commerciale. L'activité humaine a fait disparaître de grands poissons, ce qui a déclenché d'importants changements dans toute la population, estime Dr Eric Palkovacs de l'Université de Californie. Ainsi, le gène responsable de la petite taille des poissons domine dans la population alors que celui de la grande taille est en train de disparaître.

Ces modifications ont eu de graves conséquences sur tout l'écosystème. La morue atlantique qui auparavant mesurait plusieurs mètres de longueur, n'en fait aujourd'hui plus qu'un, ce qui montre, d'après M. Palkovacs, que "l'organisme qui a été prédateur est devenu aujourd'hui une proie pour les autres".

Un autre exemple est un mouton de montagnes à grandes cornes qui habite dans la région de l'Alberta, au Canada. Les cornes des mâles de cette espèce sont leur attribut indispensable: plus elles sont grandes, plus de rivaux le mouton est capable de combattre, et plus de femelles il attirera.

En revanche, il y a un revers de la médaille: plus les cornes sont grandes, plus elles sont précieuses pour les chasseurs, ce qui augmente le risque que le mouton soit abattu. Il en résulte que les moutons aux petites cornes survivent plus souvent. Par conséquent, au fil du temps, la structure génétique du spécimen a évolué et les cornes sont désormais plus petites.

Agissant comme un "prédateur de rang supérieur", l'homme prend le plus grand et le meilleur. Son activité fait évoluer l'environnement autour de lui, et il ne reste donc que les espèces capables de tolérer ces changements. Pour le moment, les gens ne comprennent pas très bien les mécanismes de l'évolution qu'ils déclenchent. Cependant, les efforts des scientifiques étant centrés sur ce problème, il est crucial d'en percer le mystère tant qu'il n'est pas trop tard.

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