Ses créateurs ont voulu faire du Centre un laboratoire numérique universel de haute technologie pour la création et le design industriel de prototypes fonctionnels de haute complexité pour l'industrie nationale et internationale.
Le Centre d'ingénierie est intégré à l'enceinte du MISiS, devenue au fil des ans la principale université russe dans le domaine de la science des matériaux, de la métallurgie et de l'industrie minière. "Il dispose de toute l'infrastructure nécessaire pour remplir des tâches technologiques complexes", a déclaré aux journalistes Alevtina Tchernikova.
"Les chercheurs russes sont de plus en plus confrontés à des tâches d'envergure nationale et internationale nécessitant une approche interdisciplinaire, qu'aucun laboratoire ne pourra régler à lui seul. L'infrastructure de notre université aidera les chercheurs coopérer avec leurs collègues étrangers", a-t-elle ajouté.
L'Université nationale des sciences et technologies MISiS compte faire du nouveau centre une plateforme pour la création de produits innovants, à commencer par la sélection des candidats motivés, a noté Alevtina Tchernikova.
"Nous faisons tout pour que l'université puisse répondre pleinement aux défis de la communauté d'affaires, former son propre ordre du jour scientifique et, évidemment, préparer les spécialistes qui travailleront dans ces centres de haute technologie", a-t-elle souligné.
Les principaux domaines d'activité du Centre seront l'aviation, la bio-ingénierie, la médecine, la cosmonautique et le complexe militaro-industriel. "Le personnel du Centre a déjà réalisé plusieurs projets pour les plus grandes compagnies du pays: le prototype de vaisseau spatial de nouvelle génération pour RKK Energia ou encore la conception d'un nouveau siège pour cosmonautes en coopération avec NPP Zvezda", a déclaré aux journalistes Vladimir Pirojkov, directeur du Centre, designer industriel et créateur de la torche olympique de Sotchi 2014.
"Les prototypes n'existaient pas par le passé. Quand on invente un nouveau vaisseau spatial, une voiture ou un satellite, il faut le construire pour la première. En Russie ce travail était toujours effectué par les entreprises, mais peu d'entre elles pouvaient se le permettre. C'est pourquoi nous avons décidé de créer un centre multisectoriel où il sera possible de fabriquer pratiquement tout objet qui nous viendrait en tête. Il n'existe probablement encore aucun centre de ce genre dans le monde", a-t-il annoncé.
Le responsable du Centre a noté également l'importance d'une correspondance maximale entre l'enseignement professionnel et la production réelle, pour que les diplômés des universités techniques ne rencontrent pas de problèmes d'emploi.
"Nous avons décidé d'adapter nos étudiants à la nouvelle vie. A cet effet nous avons mis au point un partenariat avec le MIT (Massachusetts Institute of Technology) américain et nous sommes en contact avec plusieurs universités italiennes pour mettre en place des Masters appliqués communs. Nous voudrions également que nos compatriotes qui travaillent à l'étranger puissent revenir vivre et travailler en Russie. Notre centre sera attractif pour de nombreux chercheurs et ingénieurs", a-t-il souligné.
La nouvelle structure sera dotée de 29 équipements technologiques de pointe capables de fabriquer les détails de haute précision des séries réduites et des modèles industriels technologiquement très avancés qui répondent aux exigences modernes du design industriel. La superficie totale du centre est de 3 500 m².
Il permettra aussi de projeter et de construire numériquement des objets fonctionnels complexes dans des formats multisectoriels. Les dimensions de l'objet créé pourront varier d'un micron jusqu'à 20 mètres.
"Notre centre sera une sorte de baguette magique pour les chercheurs. Si quelqu'un rêve de créer l'antigravité et, par exemple, de voyager dans le temps, il sera possible d'essayer de le faire chez nous", plaisante Vladimir Pirojkov.
Le Centre d'ingénierie pour le prototypage de haute complexité de l'Université nationale des sciences et technologies MISiS a été créé avec le soutien du ministère russe de l'Éducation et de la Science et du ministère russe de l'Industrie et du Commerce.
