L'étude menée par Rafael Prieto Curiel, étudiant de troisième cycle à l'University College de Londres, et dont les résultats ont été publiés par la revue Proceedings of the Royal Society, permet de comprendre pourquoi la peur de la criminalité existe dans les pays et les villes où son taux est pourtant faible.
L'auteur de l'étude, qui est originaire de Mexico où il a travaillé dans la police, a mis au point un modèle mathématique permettant d'expliquer pourquoi les gens ont si peur du terrorisme tandis qu'en réalité sa menace est peu importante.
Pour évaluer comment la population réagit à la menace criminelle, Curiel a divisé les gens en trois groupes. Le premier a réuni les gens possédant une «immunité» contre la criminalité. Le deuxième comprenait ceux qui ont pu connaitre dans leur vie de rares épisodes criminels. Le troisième groupe était composé de gens confrontés à un taux de criminalité élevé.Le chercheur a découvert que les membres du premier groupe qui n'ont pratiquement jamais été victimes de crime se sentaient en sécurité lorsqu'ils communiquaient avec des membres de leur groupe. La peur naissait au contact avec des membres des deux autres catégories.
L'étude a également démontré que la baisse du taux de criminalité n'avait aucun impact sur la perception du niveau de sécurité.
«En utilisant les mathématiques et des équations et théories intéressantes, notamment sur notre façon de partager nos idées avec d'autres personnes, nous avons découvert que la peur de la criminalité pouvait résulter d'une contagion », a expliqué Curiel à Sputnik.
Il a calculé que la moitié de la population de Mexico avait une « immunité » contre la criminalité.
«Ils ne savent pas qu'ils ont une «immunité» et qu'ils ne seront jamais touchés par la criminalité. Néanmoins ils ont une certaine peur. C'est le résultat du partage d'idées (entre les gens) et cela veut dire que la peur est le résultat d'une victimisation indirecte », explique Rafael Prieto Curiel.
Il signale que les gens qui ne souffrent pas de la criminalité, mais qui ont entendu dire que quelqu'un a été victime d'un crime commencent à s'identifier à la victime et à prendre peur.
«Nous en sommes venus à la conclusion que la peur de la criminalité est plutôt une idée que nous diffusons et non pas le résultat des crimes. Des crimes sont perpétrés à une faible fréquence, ce qui signifie qu'il y a un écart entre le taux de criminalité et la peur de cette dernière », a-t-il conclu.
Le chercheur espère que ce simple modèle mathématique aidera à changer la perception de la menace du terrorisme. Il espère que les gens prendront conscience d'une disparité entre la réalité et l'opinion d'autrui, indépendamment de savoir par qui cette opinion est diffusée: par d'autres personnes, les médias ou le gouvernement.
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