On a résolu l'un des principaux mystères de la Lune

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Des géologues ont découvert d'importantes réserves d'eau dans les roches les plus anciennes de la Lune, indique un article publié par la revue Nature Geoscience. Cette découverte résout l'un des plus grands mystères du programme spatial Apollo, indique un article paru dans le magazine Nature Geoscience.

«La répartition de ces réserves d'eau à la surface était la clé qui nous manquait pour résoudre le mystère de la mission Apollo. Nous avons établi que l'eau était répartie sur toute la surface lunaire. Cela signifie que les échantillons aquatiques de roche obtenus par les appareils d'Apollo ne sont pas des objets uniques. Il semble que toutes les roches magmatiques de la Lune soient riches en eau, ce qui pourrait également être le cas dans son manteau», explique Ralph Milliken de l'Université Brown.

L'eau des mers lunaires

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C’est désormais prouvé: la Lune est riche en eau
Depuis 30 ans, on considère que la Lune s'est formée en résultat de la collision entre Théia, planète hypothétique, et la proto-Terre. Cet événement aurait émis dans l'espace la matière qui aurait conduit à la formation de la Lune. Cette théorie de la collision entre la proto-Terre et un corps céleste important permet d'expliquer la masse de la Lune, la concentration faible en fer dans les roches lunaires et d'autres caractéristiques de notre satellite.

Théia aurait bien pu apporter une partie considérable de la matière de la Lune actuelle. Problème: la composition de cette dernière aurait alors dû être assez différente par rapport à celle de la Terre, comme c'est le cas avec la plupart des objets célestes dans la région du système solaire où l'on rencontre les planètes telluriques et les astéroïdes. En réalité, la composition de la Terre est très proche de celle de la Lune — on constate même des parts équivalentes d'isotopes de certains métaux et d'autres éléments.

Malgré les avantages considérables de cette théorie, elle a aussi des inconvénients importants, explique Ralph Milliken. Par exemple, selon cette hypothèse, toutes les réserves d'eau auraient dû quitter la matière de la future Lune au moment de son éjection dans l'espace suite à la collision de Théia avec la Terre.

Il y a six ans, de nombreux astronomes ont exprimé des doutes à ce sujet car le contenu en eau de certaines roches apportées sur la Terre par les appareils Apollo-15 et Apollo-17 dépassaient les chiffres prévus de centaines de fois. D'autres experts ont supposé que les astronautes de la NASA avaient découvert une «anomalie aquatique», probablement unique sur la Lune.

Ralph Milliken et son collègue Shuai Li ont vérifié si c'était en effet le cas en étudiant les données récoltées par le robot indien Chandrayaan-1 depuis l'orbite de la Lune en 2008-2009.

Une planète «humide»

La sonde était munie du spectromètre infrarouge M3 capable de mesurer la température de la surface lunaire et de détailler sa composition en minerais. Qui plus est, cet appareil peut être utilisé pour estimer la richesse en eau des roches lunaires en observant l'absorption et la réfraction par la surface des rayons infrarouges ayant des longueurs d'onde différentes.

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«La bataille pour la Lune» recommencerait-elle bientôt?
Les données de Chandrayaan-1 et les informations sur le réchauffement des roches de la Lune pendant la journée ont permis aux scientifiques de calculer la concentration d'eau dans différentes régions de la Lune, notamment au niveau des zones d'atterrissage d'Apollo-15 et d'Apollo-17.
Selon ces mesures, la surface lunaire présente des zones assez étendues où la concentration d'eau atteint 400 particules pour un million, ce qui est 40 fois plus important que ce que prévoyait la théorie de la Lune «sèche». Par ailleurs, cela signifie que le manteau lunaire doit contenir encore plus d'eau, et remet en question l'hypothèse la plus répandue de la formation du satellite.

Les chercheurs sont pour le moment incapables d'établir les origines de cette eau, mais n'excluent pas que la Lune soit née sèche avant d'absorber un nombre important de comètes et d'astéroïdes contenant des quantités considérables de glace, qui s'est mêlée avec les roches lunaires avant leur refroidissement.

«La Lune possède des réserves de glace réelle dans ses cratères et près de ses pôles, mais les roches riches en eau se trouvent dans les régions plus accessibles pour l'homme. Lors de la colonisation de la Lune nous aurons besoin de toutes les ressources accessibles, et le fait de ne pas avoir à transporter de l'eau depuis la Terre aidera énormément les colonisateurs», souligne Shuai Li.

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