Les produits laitiers ont affaibli les mâchoires humaines

La pratique consistant à broyer et à préparer les produits alimentaires a progressivement fait diminuer les mâchoires et affaibli les muscles masticateurs, ont établi des chercheurs. L’apparition des produits laitiers a achevé ce processus.

Le développement de l'agriculture et surtout l'apparition des produits laitiers dans le régime alimentaire de l'homme a entraîné des changements dans les mâchoires, fait savoir la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

Un groupe d'anthropologues de l'Université de Californie, à Davis, a examiné 559 crânes et 534 mâchoires inférieures de plus de 20 époques différentes provenant des quatre coins du monde pour modéliser l'influence du régime alimentaire sur la forme et les dimensions du crâne pendant le passage à l'agriculture.

Les modifications les plus notables dans la morphologie du crâne ont été observées sur les groupes d'individus qui consommaient beaucoup de produits laitiers, ce qui montre que l'influence de l'agriculture sur la forme du crâne a été la plus notable dans les populations consommant la nourriture la plus molle.

Les muscles s'affaiblissaient sans cet «entraînement» quotidien. Avec le temps, le muscle temporal s'est rétréci et s'est légèrement déplacé, entraînant une diminution de la mâchoire inférieure et le raccourcissement de la mâchoire supérieure. La dentition s'est déplacée, surtout les molaires et les prémolaires, le palais est devenu plus haut. Le muscle ptérygoïdien médial et le muscle masticateur ont diminué. L'homme a ainsi eu de la peine à effectuer la mastication, qui demande des efforts.

Les changements constatés dans la forme du crâne et les muscles masticateurs sont cependant relativement peu importants et reflètent l'évolution culturelle et morphologique de l'homme. Car l'agriculture a été précédée d'une longue tradition de broyage des produits alimentaires, de traitement et de préparation. Tout cela a diminué la nécessité pour les chasseurs et les cueilleurs de mâcher la nourriture bien avant la venue de l'agriculture.