La communauté juive appelle la CEDH à rejeter une plainte des nationaux-bolcheviks russes

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MOSCOU, 8 août - RIA Novosti. La communauté juive de Russie a demandé mardi à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) de Strasbourg de rejeter une plainte déposée en juillet dernier par le Parti national-bolchevik (NBP) russe.

"Nous appelons la Cour européenne des droits de l'homme à rejeter la plainte déposée par le soi-disant Parti national-bolchevik, car il s'agit d'une spéculation autour des slogans sur les droits de l'homme que les nationaux-bolcheviks, comme il en découle de leur programme, n'ont aucune intention de respecter", a déclaré le président du bureau de la Fédération des communautés juives de Russie (FEOR), Alexandre Boroda, cité par le service de presse de la FEOR.

"La Fédération des communautés juives de Russie a plus d'une fois souligné l'inadmissibilité de l'enregistrement officiel des organisations extrémistes et néo-fascistes et la nécessité d'interdire celles déjà enregistrées", a insisté M. Boroda. En reconnaissant que le NBP n'était pas une organisation antisémite, il a toutefois estimé qu'elle n'en était pas moins dangereuse.

"La FEOR n'accepte aucune forme d'extrémisme. Aujourd'hui, le NBP incarne l'extrémisme social et non l'extrémisme ethnique. Mais l'histoire nous montre que l'un se transforme facilement en l'autre. En 1917, les bolcheviks sont arrivés au pouvoir sous les slogans de l'internationalisme et, en particulier, de la lutte contre l'antisémitisme, et c'est l'antisémitisme d'Etat qui a fini par s'imposer en URSS. En 1933, Hitler est arrivé au pouvoir par le biais d'un scrutin démocratique, et nous en connaissons le résultat", a poursuivi le dirigeant de la FEOR.

"Il ne faut pas admettre que les libertés démocratiques soient utilisées pour détruire la démocratie, et il ne faut pas admettre, par conséquent, que les extrémistes du NBP reçoivent une autorisation officielle", a indiqué M. Boroda.

En juillet 2006, les avocats de 39 militants du Parti national-bolchevik condamnés pour une incursion en 2004 au siège de l'administration du président russe ont déposé une plainte à la CEDH de Strasbourg.

"Nous estimons que le droit à un procès équitable et le droit à la défense prévus par la Convention européenne des droits de l'homme n'ont pas été respectés", a indiqué à RIA Novosti un des avocats des condamnés, Me Dmitri Agranovski.

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