Un enfant sur quatre à Moscou naît hors mariage (Novye izvestia)

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MOSCOU, 10 avril - RIA Novosti. Un enfant sur quatre à Moscou est né hors mariage, a déclaré à la fin de la semaine dernière Alexeï Golovan, mandataire aux droits de l'enfant dans la capitale.

Une situation analogue sur le plan des naissances hors mariage avait été observée en Russie aussitôt après la Seconde guerre mondiale, où le nombre d'enfants de familles incomplètes atteignait 24%. Cela était alors compréhensible et tout à fait logique dans un pays dévasté par la guerre qui avait perdu une partie importante de ses hommes. Mais, paradoxalement, ce triste record a été battu en 2000, année prospère. En Russie, le nombre de naissances hors mariage a atteint 28%, soit un indice record.

Certains experts rassurent en affirmant qu'il est trop tôt pour s'alarmer. Le fait est que ces statistiques prennent en compte, pour l'essentiel, non pas des enfants de mères seules, mais nés dans des foyers vivant en concubinage. "Un enfant hors mariage ne vit pas toujours dans une famille en échec social, explique Boris Altchouler, directeur exécutif de l'ONG "Droit de l'enfant". Il existe une tendance mondiale à ne plus se marier. Des couples de plus en plus nombreux préfèrent le concubinage. En règle générale, ce sont des familles normales". Les psychologues partagent l'avis du militant des droits de l'homme. "Dans la société contemporaine, le concubinage est chose courante, par conséquent, l'enfant né hors mariage ne se sent pas différent des autres", a expliqué Tatiana Moukha, neuropsychologue du centre "L'éducation en développement".

De l'avis d'autres experts, la tendance au concubinage suscite une appréhension. Les unions non enregistrées se rompent en moyenne trois fois plus souvent. Qui plus est, les sondages d'opinion montrent que les familles où les parents ne sont pas mariés ont rarement plus d'un enfant. De l'avis des spécialistes, l'attitude irresponsable des pères envers leurs enfants pourrait réduire à néant tous les efforts déployés par les autorités en vue d'améliorer la situation démographique.

"L'engouement pour le concubinage est un signe de la disparition de la famille dans le pays. L'enregistrement du mariage n'est plus à la mode, parce que les jeunes manquent de responsabilité", a commenté Svetlana Roudneva, présidente de la fondation "Famille et enfance".

"Nous penchons actuellement vers les valeurs occidentales. On a vu apparaître en Russie des self-made women, c'est-à-dire des femmes très instruites et bien rémunérées qui ne veulent pas se marier, affirme la psychologue Oksana Orlova. Ces derniers temps, j'ai un grand nombre de clientes de ce genre. Elles ont une maison, un emploi, des enfants et un mari qui vient visiter leurs enfants. Il se peut que l'attitude orientale envers la famille se répande à nouveau dans quelques années et que les jeunes se marient plus volontiers. Mais ce n'est pas pour tout de suite".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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