Surestimation de la menace de la xénophobie en Russie (Vedomosti)

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MOSCOU, 21 janvier - RIA Novosti. Les policiers russes sont préoccupés par la montée des sentiments xénophobes dans la société et par l'augmentation du nombre de crimes liés à la haine ethnique, indique lundi le quotidien Vedomosti.

La police est particulièrement effrayée par la croissance de l'extrémisme juvénile. Cependant, on ne peut pas dire que l'extrémisme ait connu une flambée particulière en 2007.

Au premier abord, les chiffres semblent en effet préoccupants. Selon le ministère de l'Intérieur, 356 actions en justice ont été intentées en 2007 contre des personnes accusées de crimes à caractère ethnique, soit 2,6 fois plus qu'en 2004. Selon le centre de protection des droits de l'homme Sova, qui s'occupe du monitorage du problème de la xénophobie en Russie, 573 personnes ont été victimes de nationalistes en Russie au cours des onze premiers mois de 2007, et 57 d'entre elles ont été tuées. Ce chiffre dépasse les indices de 2006, qui avaient recensé 542 victimes, dont 54 morts. En 2005, ce nombre était encore moins important.

La façon dont les experts de la police ont mesuré le degré de nationalisme dans la société en général et parmi les jeunes en particulier n'est pas claire, s'étonne Valeri Tichkov, directeur de l'Institut d'ethnologie de l'Académie russe des sciences. Se référant aux résultats obtenus par le Centre Levada, qui étudie depuis 2004 le niveau d'hostilité vis-à-vis des gens de nationalité différente dans la société russe, M. Tichkov estime que ces données sont comparables à celles enregistrées en Allemagne ou en France.

D'après les experts, la croissance du nombre d'affaires pénales concernant des skinheads et du nombre d'informations sur leurs agressions contre des citoyens étrangers constituent un indice positif. Or, il ne témoigne pas d'une montée de la xénophobie mais du fait que les forces de l'ordre camouflent désormais plus rarement les crimes à caractère ethnique en hooliganisme et autres délits de la vie courante. Les raisons pour lesquelles le ministère de l'Intérieur cherche à présenter la situation sous un jour négatif, alors que celle-ci ne s'aggrave pas, voire même s'améliore, restent floues.

Il importe de changer l'opinion des policiers eux-mêmes. Selon la compagnie Bachkirova et partenaires, 76% des travailleurs immigrés tadjiks venus en Russie ont subi différentes humiliations. 53% d'entre eux ont été confrontés à des exactions et des outrages de la part d'agents de police et d'employés du Service fédéral des migrations, et seulement 18% à des menaces de la part de nationalistes.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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