Russie: le 12 juin s'impose petit à petit comme une véritable fête nationale (Vedomosti)

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MOSCOU, 11 juin - RIA Novosti. Il y a dix-huit ans, le 12 juin 1990, le Soviet suprême de la RSFSR (Fédération de Russie) adopta la déclaration sur la souveraineté nationale de la Russie, document autour duquel les débats continuent encore aujourd'hui dans le pays, lit-on mercredi dans le quotidien Vedomosti.

Hommes politiques et journalistes tentent de répondre à la question de savoir comment il faut évaluer cette déclaration, et les événements de 1990 qui lui ont succédé: comme le difficile passage à un Etat national ou comme une "terrible catastrophe géopolitique"? Que pensent les Russes à ce sujet? Ont-ils la sensation d'être avant tout des citoyens russes après avoir vécu 18 ans dans la Russie indépendante?

Selon les données de la compagnie Bachkirova & partners, 44% des Russes s'identifient avant tout à leur patrie au sens local du terme: leur ville ou leur village natal. Il y a dix ans, cet indice se situait à 50% des sondés. La part de ceux qui se considèrent, en premier lieu, comme des citoyens de la Russie est de 29,6%, contre 25% en 1999. Notons que ce chiffre est assez important. En guise de comparaison, 49% des Ukrainiens, 53% des Allemands et 54% des Japonais s'identifient à leur contrée natale, contre respectivement, 29%, 11% et 23% qui s'identifient au pays dans son ensemble.

En ce qui concerne la fête nationale fixée ce jour là (le Jour de la Russie, ndlr.), cette date ne jouit pas à première vue d'une grande popularité. D'après les données du FOM (Fondation Opinion publique), 58% des sondés considèrent cette journée comme un jour de repos supplémentaire et seuls 25% comme une fête. Par exemple, le Jour de la Victoire est considéré comme une fête par 95% des personnes interrogées. Notons qu'il y a cinq ans, le Jour de la Russie était encore considéré par 72% des sondés comme un jour de repos. Quant à la Journée de l'unité populaire, nouvelle fête célébrée le 4 novembre, elle n'est considérée comme telle que par 17% des sondés. Les sociologues expliquent ces résultats par la préférence accordée par les Russes aux fêtes personnelles (anniversaire, Nouvel An, etc.) par rapport aux fêtes nationales. Le Jour de la Victoire est également considéré comme une fête personnelle en Russie.

Le 12 juin s'ancre graduellement dans la conscience sociale: selon le FOM, en 2003, seuls 38% des sondés connaissaient le véritable nom de la fête, en 2008, ils sont déjà 55%. D'après les données du Centre Levada, le 12 juin occupe la deuxième place parmi les principales fêtes de la Russie, après le Jour de la Victoire. Mais l'attitude des Russes envers les événements de 1990 a changé, ce qui est non moins important. En 1998, 57% des personnes interrogées par le VTSIOM (Centre national d'étude de l'opinion publique) estimaient que l'indépendance acquise le 12 juin 1990 par rapport à l'URSS avait été préjudiciable pour la Russie, contre 27% qui affirmaient le contraire. Dix ans plus tard, la situation a radicalement changé: 61% des personnes sondées par le Centre Levada estiment que l'indépendance a été utile pour la Russie, contre seulement 17% qui pensent l'inverse.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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