Liberté de presse : placer la Russie entre le Congo et la Gambie est une absurdité

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La Chambre civile de Fédération de Russie demande « poliment » aux « Reporters sans frontières » de préciser les critères selon lesquels la Russie est mise au même rang que l’Ethiopie et le Congo quant à la liberté de presse.

La commission de l’information et de la liberté de presse de la Chambre civile s’est réunie à l’initiative de son président, Pavel Goussev. Ces 28 dernières  années, il dirige « Moskovskij Komsomolets », journal qui est tiré à forts tirages et qui, dès l’époque soviétique, est connu pour son amour de liberté. En tant que journaliste et rédacteur en chef, Goussev s’estime offensé par la liste établie par les « Reporters sans frontières » qui place la Russie à la 140ème place. Ce n’est d’ailleurs pas la pire place car l’année dernière la Russie occupait le 153ème place. Goussev est indigné par ce que la Russie se trouve entre le Congo et la Gambie :

« Nous aussi, on n’aime pas tout. On critique la presse régionale, on critique les responsables des structures qui essayent de faire la presse régionale servir leurs intérêts. Mais cela ne veut pas dire que toute la presse en Russie se trouve au même niveau qu’au Congo. Je crois que tout cela est une absurdité et une offense pour les journalistes russes. C’est pourquoi on a décidé d’écrire ce genre de courriers ».

La Chambre civile demande poliment – Goussev insiste bien sur « poliment » – d’expliquer le mécanisme à la base de cette liste. Quels en sont les critères ? Qui est interrogé ? Goussev, lui, n’a jamais été interrogé une seule fois pendant toutes ces années sur le poste du rédacteur en chef. Qui plus est, le rédacteur de « Moskovskij Komsomolets » a réalisé son propre sondage : il a parlé avec trois cents de ses collègues que personne n’avait interrogés non plus : ni les « Reporters sans frontières », ni « Freedom House », une autre organisation qui aime donner les « mauvaises notes » à la Russie. La Chambre civile y a aussi adressé un courrier.

Personne n’affirme que la Russie n’ait aucun problème quant à la liberté de presse. Ce genre de problèmes existe dans tous les pays y compris en Russie, c’est un fait. Mais c’est aussi un fait qu’existe une idée reçue nourrie par les organisations internationales financées par l’Occident, estime Vladimir Soungorkine, rédacteur en chef d’autre journal à forts tirages, « Komsomolskaya Pravda ».

Les courriers de la Chambre civile n’ont certes pas pour objectif d’offenser les organisations internationales de défense des droits de l’homme. Il s’agit plutôt d’une invitation à être plus objectif dans ses opinions et d’une proposition « polie » d’en endosser la responsabilité.    

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