L’« ami » balkanique d’Anders Breivik

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La police norvégienne vérifie l’information, selon laquelle le terroriste Anders Breivik pouvait se rencontrer lors de son voyage au Libéria en 2002 avec Milorad Ulemek, purgeant 40 ans de prison pour le meurtre en 2003 du Premier ministre de Serbie Zoran Djindjic.

D’après les média norvégiens, la police d’Oslo a demandé déjà en septembre 2011 à ses collègues à Belgrade une information détaillée sur Ulemek.

L’on sait que les événements aux Balkans avaient sérieusement marqué la vision du monde de Breivik. Il est, en fait, devenu « templier » après 2000 surtout sous l’impression des bombardements sur la Yougoslavie de l’aviation de l’OTAN en 1999. Dans son ample manifeste « 2083 – Déclaration européenne d’indépendance » Breivik a accordé beaucoup d’attention à la région balkanique, notamment, à la nécessité d’en chasser les musulmans, a prétendu que l’Albanie était un territoire gréco-serbo-croate, etc.

Qui est donc cet homme, qui a été condamné avec d’autres dans le cadre du « procès du siècle » aux Balkans ? Milorad Ulemek fit connaissance du monde criminel dès sa jeunesse, puis fuit en France, fit son service dans la Légion étrangère, où il reçut le surnom de « Legija ». Ayant accumulé de l’expérience en matière des opérations militaires internationales, il déserta de la Légion et trouva un emploi à son savoir-faire dans des formations paramilitaires serbes, opérant pendant les conflits en Croatie et en Bosnie-Herzégovine de 1992 à 1995. Voici ce que dit l’analyste militaire serbe Milovan Drezun :

La tendance actuelle dans le monde est à traiter les Serbes de « méchants gars », et les journalistes se mettent en quatre pour trouver ne serait-ce qu’une allusion à une piste serbe dans tout incident ou attaque terroriste. Je ne crois pas cette histoire, ni de quelconques contacts directs entre Breivik et Legija. C’est sans doute un canard.

A la fois les média cherchent à souligner que Milorad Ulemek était précisément un criminel.

Je n’ai pas d’information que Legija avait dirigé un quelconque groupe de crime organisé. Certaines choses indiquaient sur son lien avec le monde criminel dans les dernières années de sa carrière politique et militaire. Mais on doit dire qu’après l’assassinat du Premier ministre Djindjic il a eu beaucoup de spéculations à ce sujet, et là il faut être méfiant. D’aucuns avaient intérêt à ramener toute la lutte de la Serbie pour le Kosovo à des crimes contre la population civile et à sa persécution, conclut M. Drezun.

Dès les premiers jours après la publication des informations sur la vie et les opinions de Breivik, les internautes serbes se sont mis à plaisanter qu’on finirait par imputer aux Serbes le double attentat commis en Norvège. 

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