Réformateur conservateur
Piotr Stolypine est estimé tant par les libéraux que par les conservateurs, notamment grâce à son honnêteté personnelle.
Pour les libéraux, il est un réformateur qui a émancipé les paysans, partisan de l’évolution et non de la révolution.
Les conservateurs voient en lui un chef qui a étouffé la Révolution, un monarchiste qui, mortellement blessé, a béni le Tsar Nicolas II. Piotr Stolypine a su composer une équipe efficace de gestionnaires dont faisaient partie des intellectuels conservateurs qu’il ne faut pas confondre avec les réactionnaires.
Seuls les communistes sont hostiles à son égard ne pouvant pas lui pardonner l’exécution des adversaires politiques du régime, pourtant reconnus coupables pour des crimes graves, tels que les meurtres. Mais le nombre de ceux qui ont été exécutés sous Piotr Stolypine n’est pas du tout comparable au nombre des victimes du régime communiste.
Tu ne te feras pas d’idoles
Mais il ne faut pas faire d’un homme d’Etat éminent une idole sans défauts. Il faut analyser ses points forts et ses points faibles.
Certaines de ses politiques ne se sont pas réalisées à cause des réactionnaires, comme, par exemple, l’annulation des restrictions imposées aux Juifs. Cette initiative a été bloquée par le Tsar Nicolas II qui n’aimait pas son Premier-ministre.
La politique autoritaire menée par Piotr Stolypine l’a mis en conflit avec l’intelligentsia. Ainsi, en 1911 un groupe de professeurs de renom a quitté l’Université de Moscou en protestant contre la violation de l’autonomie universitaire.
La politique de Piotr Stolypine l’a finalement conduit vers l’isolement, il s’est même querellé avec ses partisans.
Le respect de l’histoire
Une personne idéale, cela n’existe pas, comme nous le savons. Piotr Stolypine était une personne sincère, même au moment où il prenait des décisions contestées. Personne ne pouvait lui reprocher d’être corrompu, ne pouvait l’accuser de privilégier ses propres intérêts, même les bolcheviques, ses ennemis acharnés. Piotr Stolypine était un serviteur de l’Etat. La société moderne a besoin de tels exemples pour respecter son histoire et trouver des solutions aux défis qui ne cessent de paraître.