25 mai 1940 : sacrifice des Français à Dunkerque

25 mai 1940 : sacrifice des Français à Dunkerque
25 mai 1940 : sacrifice des Français à Dunkerque - Sputnik Afrique
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Le 25 mai 1940 commençait l’une des plus célèbres mais aussi des plus méconnues batailles de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Elle fut pourtant un des tournants les plus importants de la guerre avec des batailles comme celles de Stalingrad ou d’El Alamein. Le sacrifice des soldats français et l’ordre d’Hitler d’arrêter un temps l’offensive sauva l’Angleterre d’une défaite annoncée.

Cette bataille fut également appelée le miracle de Dunkerque, car d’une manière incompréhensible alors qu’une partie des armées françaises et le corps expéditionnaire britannique se trouvaient encerclés, Adolf Hitler donnait l’ordre le 27 mai, aux panzers de Guderian de stopper momentanément leur avance. Plusieurs thèses ont été avancées pour expliquer cette décision curieuse d’Hitler. Certains indiquent que Goering aurait affirmé pouvoir liquider la poche à moindre frais et condamner la traversée du channel. D’autres pensent qu’Hitler voulait ménager la Grande Bretagne alors en fâcheuse posture afin d’obtenir une paix plus rapide, d’autres pensent qu’Hitler voulait absolument prendre Paris et mettre la France à genoux au plus vite.

Quoi qu’il en soit, du 25 mai au 3 juin 1940, se joua à Dunkerque le sort de l’Armée anglaise et du Monde, et l’Armée française quoi qu’en en dise s’y comporta glorieusement, dans un rare esprit de sacrifice. Ce sacrifice ne fut pas vain et le combat que les Français eurent à mener ici fut d’une grande dureté. Le sort de la poche de Dunkerque fut aggravé par une décision dramatique, celle du Roi Léopold III de Belgique qui prit la décision de la capitulation à un moment où les forces belges avaient encore beaucoup de ressources pour résister. Dans la poche plus de 400 000 alliés étaient cernés et acculés à la mer après la grande manœuvre d’encerclement permis par la percée allemande dans la forêt des Ardennes et la prise de Sedan.

L’évacuation de la poche se fait nous le savons dans des conditions abominables, dans un chaos indescriptible, les plages étant saturées des matériels les plus improbables. Par chance, le temps est assez mauvais et l’aviation allemande ne peut intervenir que durant quelques journées. Les Anglais font appel à tout ce qui flotte pour participer à l’évacuation des soldats alliés, des centaines de navires, jusqu’à des yachts et des navires de pêche participent à l’opération faisant parfois plusieurs aller et retour sous la menace de l’aviation allemande. Des navires anglais, français et néerlandais s’illustrent dans l’évacuation qui laissa des images terrifiantes, de soldats aux visages recouverts de l’huile et du mazout des navires coulés par les Allemands.

En quelques jours, les Anglais évacuent près de 340 000 combattants dont plus de 123 000 français. Malheureusement, ces hommes qui auraient été utiles par la suite, sont pour la plus grande part débarqués à nouveau en France pour continuer une lutte qui a déjà été perdue. Beaucoup seront fait bêtement prisonniers et iront rejoindre les stalags allemands. Personne alors n’avait conscience d’une capitulation française inéluctable.

Cette opération, au-delà de l’héroïsme des marins de différentes nationalités fut possible également par la résistance parfois acharnée des troupes françaises qui furent sacrifiées pour que d’autres puissent échapper à l’étau allemand. En témoigne les pertes allemandes qui furent très lourdes, plus de 20 000 hommes, les alliés principalement les français laissant 11 000 tués, 35 000 prisonniers durant la bataille. Les combats aériens ne furent pas moins intenses, 177 avions alliés pour 156 avions allemands étant abattus au-dessus de Dunkerque pendant cette période.

Bataille souvent méconnue par rapport à la belle résistance française dans un combat pour le moins désespéré, les Français et les Anglais sont redevables des combattants de Dunkerque ainsi que le Monde libre dans son ensemble. Churchill lui-même en avait particulièrement conscience au point de déclarer que tant que la langue anglaise serait parlée, le nom de Dunkerque inspirerait le respect. Le mystère de Dunkerque, c’est-à-dire la décision incohérente d’Hitler de retenir un temps ces forces, est à mon humble avis d’historien, un faux débat. Il est certain que l’usure des forces allemandes dans cette campagne de France fut très forte, et la résistance des français souvent remarquable, ce qui ne sera jamais assez évoqué.

La vérité se trouve sans doute dans le fait qu’il souhaitait ménager tout simplement ses forces, le fruit était de toute façon mûr et Hitler ne pouvait imaginer que l’Angleterre se refuserait à entamer des négociations. Il semble en effet incohérent qu’Hitler est pu penser à ménager l’Angleterre dans un combat qu’il savait être à mort. S’attaquer à un sanglier blessé est toujours dangereux, et les résultats de la campagne étaient déjà si spectaculaires, que sans doute le Führer ne pouvait s’imaginer qu’après une telle défaite, l’Angleterre puisse se relever et continuer le combat. Ici comme en Russie, il devait commettre la même fatale erreur de sous-estimation de la combativité des peuples libres. Au-delà de toutes les batailles qui eurent lieu encore après, les combattants de Dunkerque, les soldats français de Dunkerque devraient être honorés comme il se doit, leurs vies ne furent pas données en vain.

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