La France joue avec le feu à Fessenheim

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La centrale nucléaire de Fessenheim vient encore de connaître le 5 septembre un incident. Un dégagement de vapeur chimique a eu lieu. Selon les sources officielles et journalistiques des médias français de cette même journée, 2 personnes ont été brûlées aux mains.

Puis dans la matinée du 6 septembre, on peut lire « seulement deux personnes ont été légèrement blessées et 8 salariés ont subi des contrôles». « Les deux salariés ont simplement une irritation sur les doigts » nuance Thierry Rosso, directeur de la centrale. Et le représentant syndicaliste de la centrale dit « c'est pas si grave ».

Pour l'agence « http://www.sortirdunucleaire.org/ » en la personne de sa porte-parole jointe en fin d'après-midi du 5 septembre « 8 personnes ont été blessées dont deux personnes brûlées aux mains. C'est un nouveau signe d'une sûreté dégradée sur ce site qui est symptomatique de l'ensemble de la dégradation des centrales nucléaires en France. Ce qui est étonnant et que nous avons à faire à un accident chimique qui peut avoir des incidences sur la sécurité du réacteur nucléaire. EDF doit savoir normalement manipuler ces matières qui se trouvent sur le site, ce qui prouve une dégradation des conditions de sûreté, certainement dû à la pression croissante qui pèse sur les travailleurs du nucléaire. C'est de la vapeur d'eau. C'est certains que des intérimaires travaillent sur ce domaine, sont moins bien payés avec des cadences infernales. »

Source de vie. La ville de Fessenheim, 2 273 habitants, vit grâce à la centrale nucléaire et ses quelques 300 salariés. Joint par téléphone, une habitante, Valérie Wolfram, 50 ans, aussi très active dans la vie sociale de sa commune explique que la centrale nucléaire de Fessenheim apporte une rotation en jeunes personnes et que les habitants vivent grâce au site nucléaire. « Les employés du site vivent dans des constructions réalisées pour eux. Actuellement, la situation est très pénible pour eux car ils ne savent pas si le site va continuer de fonctionner. Cela entraîne des situations lourdes psychologiquement pour les gens. De plus, ils ne peuvent pas vivre correctement car ils repoussent leurs plans de financement, par exemple pour la construction d'une maison ».Valérie Wolfram a travaillé plusieurs mois sur le site. Pour, elle, ils reçoivent une bonne formation dans le travail. De plus, Valérie Wolfram rajoute que 2 % de la production d'électricité est pour la France et que le reste est pour l'Allemagne et la Suisse.

D'autres personnes interrogées par téléphone expliquent, elles aussi, que tout va bien et que cet incident n'est finalement rien. A la mairie, auprès d'une éleveuse de poissons d'un lac alentour, à des personnes d'association, personne ne dit du mal du site : « Je ne sais pas. Tout va bien. Ce n'est rien...».

Voilà une chose curieuse. Dans la commune de Fessenheim, il n'y a pas de résistant anti-nucléaire. « Nous voyons souvent venir des groupes d'écolos allemands manifester mais sinon rien. Ils sont en particulier arrivés après la catastrophe de Fukushima», dit Valérie Wolfram. Pourtant ces écolos du côté français et allemand disent bien que la centrale est sur un site dangereux en se trouvant sur une zone sismique et seulement protégée par une digue contre le Rhin qui s'écoule juste à côté.

La promesse de fermer le site. Le président Hollande alors qu'il était encore en campagne électorale avait promis de fermer la centrale de Fessenheim en 2017 et de réduire la contribution du nucléaire à l'électricité de 75 % à 50 % d'ici 2025 si il était élu président de la République. On se souvient de ces images montrant François Hollande dans les couloirs de la centrale. Mais le président « invité à se secouer, il y a le feu » par le magazine Marianne reste silencieux.

L'organisation « Sortir du Nucléaire » explique la mauvaise posture de la France avec 58 réacteurs sur 17 sites et exige la fermeture immédiate du site. A titre d'exemple le Japon a décidé d'arrêter sa production nucléaire pour se tourner vers le pétrole, l'hydraulique, l'éolien, le solaire depuis la fermeture du réacteur nucléaire de Tomari. Et l'Allemagne a décidé d'arrêter le site de Biblis le 18 mars 2011, soit une semaine après Fukushima.

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