Le jubilée du vol de la Mouette Valentina Terechkova

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71 heures à tutoyer les étoiles, 48 révolutions autour de la Terre. Valentina Terechkova est la première femme cosmonaute à être propulsée sur l’orbite terrestre le 16 juin 1963. A l’occasion de ce jubilée, Terechkova, surnommée « Tchaïka »(La Mouette), a commencé à partager les détails de son odyssée spatiale.

I

Il y a 50 ans jour pour jour l’espace résonnait d’une voix féminine. « Miss Univers ». « La personnalité la plus célèbre du 20e siècle ». C’est ainsi qu’on la surnommait. On a l’impression que personne d’autre n’aurait pu la remplacer. Elles étaient cinq, des jeunes femmes ambitieuses, inspirées et entraînées par Gagarine. Des entraînements difficiles. Une centrifugeuse avec une charge de 12 unités à la place de huit. Et un teste de silence oppressant, avec lequel on effrayait les cosmonautes en formation.

« Nous étions assises pendant huit jour dans un silence absolu. Cette cellule d'isolement se trouvait à une altitude de 5 km. Les médecins observaient notre comportement, ils guettaient des signes de folies, d’éventuelles hallucinations. J'ai lu des poèmes de Nekrassov dans cette chambre. »

Ensuite, Terechkova a été installée dans la fusée Vostok-6, et ce fut le départ. Personne n’a jamais parlé de cette manière à l’espace. « Hey, le ciel, retire ton chapeau, j’arrive ! » - c’était la phrase lancée par Terechkova, à la manière du cri de départ de Gagarine. Il y avait quelque chose d'extrêmement féminin, dans cette phrase. Terechkova avait pour mission de se dépasser elle-même et de vaincre les stéréotypes. Même Gagarine, en entendant la voix de son élève, n’a pu se retenir de lui rappeler que les femmes ne prennent pas la mer.

« Dès que la fusée a décollé, j’ai crié : « Hey, le ciel, retire ton chapeau, j’arrive ! ». Et tout à coup j’ai entendu les paroles de Gagarine. « Tu a oublié ce que disent les marins dans cette situation ». Alors j’ai fait une pause. Mais cette pause n’a pas duré longtemps. Comment peut-on se taire quand on voit cette beauté. J’avais l’impression que plus la fusée m’éloignait de la Terre, plus j’étais près de notre planète », se souvient la première cosmonaute russe.

La fusée aurait pu emporter Terechkova trop loin. Là, où la planète n’est visible que dans l’imagination. Terechkova s’est vite rendu compte que c'était un aller simple. Elle a envoyé un rapport au Centre de contrôle des vols.

« C'était une situation extrême. Il y avait une erreur dans le programme. Il était calculé pour la mise en orbite, mais pas pour la descente. Je l’ai découvert dès les premières 24 heures. Et j’ai averti Sergueï Korolev. Lorsque j’ai atterri, il m’a demandé de ne rien dire à personne. Et j’ai tenu parole. C’est quelqu’un d’autre qui a révélé ce secret…».

L’ère amorcée par Terechkova, est entrée dans une phase de pause longue de 20 ans. Les circonstances n’ont pas permis au rêve de Korolev d’envoyer un nouvel équipage féminin dans l’espace de se réaliser. Ce n’est qu’au milieu des années 1980 que le projet a été repris. La mission a été limitée à Svetlana Savitskaïa. Dans les années 1990 Elena Kondakova est partie en orbite.

Elles sont peu nombreuses, mais chacune de ces cosmonautes est la meilleure. Savitskaïa fut la première à sortir dans l’espace. Et Kondakova a réalisé un premier vol de longue durée. Elena Serova sera la prochaine. Elle devrait s’arracher à l’attraction terrestre à l’automne 2014.

« Malgré le fait qu'elle porte le numéro 6, elle restera toujours la première. Même si son vol a duré quelque 70 heures seulement, elle a réalisé une véritable percée, un acte héroïque, devenu un exemple pour toutes les femmes du monde », explique Serova.

Valentina Terechkova – c’est un nom d’envergure spatiale. Il y a même un cratère sur la Lune qui porte son nom. La petite planète 16-71 porte également le nom de Tchaïka. Quant à la cosmonaute, elle rêve de Mars. Même si cette fois ce sera véritablement un aller simple.

« Mars - c'est ma planète préférée. C’était notre rêve –aller sur Mars, et comprendre la vie là-bas. Mais, malheureusement, nous comprenons les limites des humains. Je pense que les premiers vols sur Mars seront sans retour. Mais je suis prête ».

Tchaïka – c’est un nom pour l’éternité. On aurait pu penser que Tchékhov a calqué son personnage dans la pièce Tchaïkasur elle. Mais dans le vol de Terechkova il y a en effet quelque chose de tchékhovien. C’est bien cet auteur qui a introduit des rôles féminins au théâtre russe. T

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