Des dizaines de victimes sont encore hospitalisées. Le chauffeur du camion compte parmi les blessés. Une enquête pénale a été ouverte et le chauffeur a été mis en examen. Le 13 juin dernier, un camion-benne, au volant duquel se trouvait un citoyen arménien de quarante-six ans a percuté et littéralement coupé en deux un autobus transportant des passagers. Le chauffeur du camion n’a pas respecté le panneau de cédez-le-passage. Le chauffeur ayant causé la mort de 18 personnes encourt jusqu’à sept ans de prison ferme. Les médecins considèrent son état de santé comme satisfaisant et ont autorisé les enquêteurs à l’interroger. Ce chauffeur routier avait déjà commis des infractions routières graves, mais il n’a jamais été condamné. Citoyen étranger, il ne disposait même pas du permis de conduire russe. Quant à son camion, il avait été rayé du registre des transports au printemps et circulait avec une immatriculation temporaire, selon Alexeï Kuznetsov, porte-parole du Département des enquêtes du ministère de l’Intérieur de Moscou :
« L’année dernière, sa responsabilité administrative a été mise en cause à sept reprises pour des infractions au code de la route, notamment pour conduite à contre-sens, franchissement de ligne blanche et pour conduite de véhicules en mauvais état mécanique. »
Le terrible accident qui s’est produit dans la banlieue de Moscou a conduit la Douma à adopter rapidement de nouvelles mesures pour les conducteurs étrangers. Les députés veulent accélérer l’entrée en vigueur d’une loi obligeant les automobilistes étrangers à passer le permis de conduire. Conduire sur le territoire de la Russie sans permis de conduire russe ne sera plus possible, a déclaré à La voix de la Russie Mikhaïl Bryachak, Premier vice-président du Comité des transports de la Douma :
« La loi exige que les personnes étrangères travaillant en Russie de façon permanente comme chauffeurs routiers détiennent un permis de conduire russe. Cela signifie qu’un employeur ne pourra pas recruter de chauffeur s’il ne dispose pas de ce permis. L’ensemble des services en charge de la sécurité routière exigera la présentation de ce permis. Cette loi a été adoptée en mai, mais elle ne prendra effet que dans un an. Au début de la session parlementaire d’automne, nous avons l’intention de demander l’entrée en vigueur immédiate de cette loi. »
Le rédacteur en chef de la revue Au Volant (Za Rulem), Igor Morzharetto, souligne qu’une loi exigeant des citoyens étrangers travaillant dans un pays de disposer du permis de conduire du pays dans lequel ils travaillent est une pratique très répandue à travers le monde :
« Nous devons rendre obligatoire pour les gens disposant de permis étrangers, comme cela se pratique dans le monde entier, de repasser la partie théorique portant sur la connaissance du code de la route russe. Car si un Russe part travailler en Allemagne comme chauffeur, par exemple, il devra connaître les règles de la circulation du pays. Mais il est important, pour que ce système fonctionne, que les entreprises de transports qui emploient des citoyens étrangers qui n’ont pas de permis soient condamnées à de lourdes amendes. »
Dimanche, toutes les églises de la capitale et de la banlieue de Moscou ont célébré un office en hommage aux victimes. Et sur le carrefour où il y a deux jours gisaient des amas de métal tordu et des gravats, des montagnes de fleurs, de jouets et de bougies ont été déposés par les proches des personnes décédées et blessées, mais aussi par des personnes souhaitant simplement montrer leur solidarité.