En France, nouveau cas de harcèlement d'Etat et de répression psychiatrique

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Jacques Girardot a travaillé pour la Direction de l'armement au Ministère de la Défense dans le secteur de la vente des chars et missiles, au budget annuel de quatre milliards d'euros par an. La conscience professionnelle de Jacques Girardot va faire basculer sa vie du jour au lendemain à partir de 2011 en mettant les doigts dans un engrenage kafkaïen. « J'ai découvert des fraudes sur les appels d'offres de la part du Ministère de la Défense ». A travers cette épreuve, Jacques Girardot va dénoncer plus largement la situation de l’État français et son affaire révèle qu'en France, les citoyens peuvent se retrouver dans une telle situation.

Le harcèlement de l’État qu'il subit depuis 2011 l'a poussé à utiliser ses capacités analytiques d'informaticien pour comprendre la forme de société dans laquelle nous vivons. « L’État manipule les Français et les traumatisent pour les rendre aveugles et c'est son objectif », dit-il quand on l'interroge sur ce qu'il a découvert. « Les dépenses des Français pour la santé augmentent de plus en plus. La population française devient de plus en plus malade. Les gens deviennent complètement soumis et ne réagissent plus à rien », conclut-il.

« J'ai eu un an de harcèlement moral, un an de mise au placard où j'étais payé en restant chez moi. Je ne venais plus au travail. En février 2013, j'ai été licencié du Ministère de la Défense. »

Magouille du Ministère de la Défense. En 2011, Jaques Girardot découvre des irrégularités au Ministère de la Défense autour de marchés publics sur lesquels il travaillait en 2011 comme responsable de maître d'ouvrage. « Je devais superviser la société. Curieusement j'avais beaucoup de difficulté pour faire avancer le projet et mon chef était constamment d'accord avec la société. J'ai vérifié un jour les factures et vu que le lot sur lequel je travaillais avait été payé entièrement alors que le projet ne venait que de commencer. J'ai réalisé que tout ça était contrôlé par ma hiérarchie. J'ai des preuves de délits de favoritisme dans la passation du marché en question. J'ai dénoncé que la liberté d'appels d'offres ne marche pas. C'est organisé en haut lieu. »

Par la suite, sa hiérarchie donnera à Jaques Girardot un projet sans moyen pour l'éloigner et le casser pour le punir. « A chaque fois que je faisais quelque chose, c'était contredit. Étant informaticien, j'ai récupéré les messageries de mes chefs et vu leurs échanges de messages à mon sujet, montrant clairement que leurs ordres étaient des coups montés pour me mettre en défaut ». Quand il fait part de sa trouvaille à ses chefs, ces derniers ont porté plainte pour atteinte au secret des correspondances. « C'est un faux motif car c'était dans le cadre professionnel et non pas privé. »

Début de l'enfer. « La gendarmerie de l'armement, unité spéciale qui assure la sécurité du site qui est exploitée pour surveiller le personnel contre les fuites comme celle que j'aurais voulu faire, c'est-à-dire dénoncer une magouille de marché public, perquisitionne à mon domicile ». La gendarmerie prend tous ses ordinateurs et documents chez lui et perquisitionne aussi sur son lieu de travail. Jacques Girardot est arrêté et menotté devant tous ses collègues de travail. « Ils m'ont gardé en garde à vue pour atteinte au secret des correspondances. Une procédure disciplinaire a été lancée. Les gendarmes ont crée un dossier contre moi en disant que j'avais un comportement violent et ils l'ont envoyé à un psychiatre ». Jacques Girardot a dû passer une analyse psychiatrique. « Le psychiatre me considère comme irresponsable de mes actes, donc fou, et le dossier est classé. Ils devaient le classer sans suite pour que je ne puisse déposer une plainte contre le Ministère. Durant six mois, vous ne pouvez pas recevoir le contenu des plaintes contre vous. C'est durant ces six mois qu'une procédure disciplinaire pour demander mon licenciement a été effectuée. Mais auparavant, j'avais déposé plainte pour accusation calomnieuse qui a été classée sans suite pour irresponsabilité de l'auteur. La procédure de licenciement a été stoppée, étant considérée irresponsable. Alors, le Ministère de la Défense a payé pendant un an mon salaire en restant à la maison. Ils voulaient me décourager. Ce ne fut pas le cas et il m'ont licencié le 28 février 2013 ».

Expertise, jugement, secrets. Pour Jacques Girardot, la procédure de licenciement n'a pas été respectée car il n'a pas été informé des motifs de son licenciement comme cela est prévu par la loi. « Le tribunal administratif a rejeté ma plainte. Le recours au Conseil d’État a aussi rejeté ma plainte sans explication ». En février 2012, Jacques Girardot doit se soumettre à une deuxième expertise psychiatrique. « En juillet 2012, la médecine du travail me demande de les voir ». Selon la loi de la CNIL, la médecine du travail avait l'obligation de donner son dossier médical. « J'ai reçu mon dossier médical et j'ai trouvé avec surprise un certificat médical rédigé par le même médecin que j'avais vu en février 2012. Celui-ci fonde un diagnostic qu'il a daté de juillet 2012 sur les dires de mon employeur et sur l'expertise psychiatrique faite au début de l'affaire ». L'expertise médicale de juillet 2012 fut faite sans avoir rencontré Jacques Girardot. « Selon les dires de mon employeur et selon les dires de l'expertise psychiatrique, il fut écrit que je suis inapte au travail ». L'expertise psychiatrique est une pièce protégée par le secret de l'instruction que le médecin de la médecine du travail ne devait pas avoir. « Les gendarmes et les médecins du travail ont tous les mêmes chefs. Ils voulaient que je prenne un congé pour arrêt psychiatrique. Quand on rentre dans ce genre de logique, on est foutu. On vous fait un chantage. C'est une atteinte à sa personne, une humiliation d'accepter de se faire déclarer fou. C'est abominable ».

Expulsion. Jacques Girardot habite depuis 2003 un logement appartenant au Ministère de la Défense. Avec sa lettre de licenciement, il perd son emploi, a des soucis avec la banque mais continue de payer en liquide son loyer. Pour le propriétaire du logement, Jacques Girardot doit partir. Une procédure d'expulsion est jugée par le tribunal pour n'avoir pas payé les loyers. « Je n'ai pas été convoqué au tribunal » dit Jacques Girardot. « Si cela avait été le cas, je me serais défendu. Cela ouvre des portes à n'importe quoi. Les banques profitent largement de ce système. Des gens qui ne peuvent plus payer leurs emprunts. La banque aura automatiquement raison. Prélèvement sur ses salaires avec dommages et intérêts énormes. Depuis 2006, la loi de remise des actes par la refonte du code civil par un petit texte donne la possibilité aux huissiers de tout faire librement sans contrôle. »

Ce lundi 14,octobre Jacques Girardot a été expulsé par la gendarmerie. Les gendarmes sont arrivés à son domicile armés comme si ils allaient faire face à un dangereux terroriste. Dans une vidéo documentant l'arrivée des gendarmes et de l'huissier, On peut voir Jacques Girardot garder son calme et ne montrer aucun signe de violence. Aujourd'hui en France, le harcèlement moral, comme nous l'avions vu déjà dans un exemple situé dans le domaine hospitalier, est une arme utilisée pour licencier les gens qui dérangent. Dans le cas de Jacques Girardot, nous avons un exemple extrême ou le salarié, qui dénonçait des fautes professionnelles est invité à se déclarer fou et à prendre la porte. Le but est de rendre au silence Jacques Girardot.

A plusieurs reprises, Jacques Girardot tentera de joindre la presse nationale comme Christophe Barbier de L'Express ou comme Mediapart. Mais ces derniers resteront silencieux. N

 

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