Malte : une citoyenneté à vendre

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Tout un chacun peut maintenant devenir Maltais. Les autorités locales proposent d’acheter en échange d’une somme substantielle la citoyenneté de l’Etat insulaire. Les nouveaux citoyens de la République pourront visiter sans obstacles les Etats-Unis et les pays membres de l’UE. Les autorités maltaises espèrent que cela permettra d’enrichir le Trésor. Dans le même temps, l’opposition nationaliste a critiqué cette décision et menacé d’annuler les citoyennetés vendues si elle accédait au pouvoir.

Le gouvernement exige 650.000 euros en échange de la citoyenneté de Malte. Les étrangers auront la possibilité de vivre et de travailler sur le territoire de l’Etat insulaire et voter aux élections locales. Qui plus est, Malte est membre de la zone Schengen. Cela offre aux « nouveaux Maltais » la possibilité attrayante de visiter sans obstacles plus d’une centaine d’Etats avec lesquels Malte a un régime sans visas. Le coût élevé de la citoyenneté constituera une sorte de filtre, estime l’analyste Alexandre Fomenko.

« Elles se montrent prêtes à accorder leur citoyenneté. Les émigrés doivent correspondre à un certain niveau culturel, financier. Il est important pour Malte qu’il y ait un nombre restreint d’émigrés pourvu qu’ils soient utiles. Et qui payeront d'ailleurs des impôts élevés. »

Aujourd’hui, il y a beaucoup de migrants à Malte : 21 étrangers pour 1.000 habitants. Cependant, ils ne parviennent pas à investir dans l’économie du pays. Ce sont essentiellement des réfugiés africains, auxquels la loi prescrit de rester dans le pays via lequel ils ont pénétré pour la première fois en Afrique. L’Etat doit entretenir les réfugiés dans des centres sociaux avant l’examen de leurs demandes d’asile. C’est pour ça que l’économie de Malte essuie des pertes sérieuses. Il n’y a rien d’étonnant dans l’aspiration des autorités à une source supplémentaire de bénéfices, dit Alexandre Fomenko.

Les militants de l’opposition maltaise sont sûrs que cette mesure n’améliorera pas la situation économique dans le pays. Il est difficile de prédire le nombre d’acheteurs de la citoyenneté maltaise. Ils ne doivent pas habiter dans l’île et investir dans son économie. Or, l’exemple des pays qui vendent depuis longtemps leurs citoyennetés prouve le contraire, dit le vice-doyen de la faculté de politique mondiale et d’économie mondiale de l’Ecole supérieure d’économie Igor Kovalev :

« Plusieurs pays en tirent de gros bénéfices. Ce sont essentiellement de petits Etats insulaires qui vendent en plus de la citoyenneté, le régime fiscal, les offshore, etc. C’est une source traditionnelle largement connue de bénéfices pour certains Etats. »

Or, Malte est le premier Etat parmi les pays de l’UE ayant fixé le prix de sa citoyenneté. Ce sont essentiellement les pays des Caraïbes, en particulier la République dominicaine et la Fédération Saint-Kitts et Nevis, qui s’assurent des bénéfices en vendant la citoyenneté. En ce qui concerne les pays de l’UE, comme la Bulgarie et l’Irlande, ils proposent le permis de séjour en échange d'investissements.   N

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