Roumanie : un ministre estime que la lutte contre SIDA reçoit trop d'argent

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Le ministre roumain de la Culture Daniel Barbu a suscité de vives critiques lundi après avoir déclaré que le budget alloué à la lutte contre le SIDA était trop important, alors que les services de santé souffrent d'un manque chronique de fonds, selon l’AFP.

« Lors des débats sur le budget 2014, j'ai été choqué, sans vouloir paraître cynique, de découvrir que le budget alloué au programme de lutte contre le SIDA représente la moitié de l'ensemble des fonds destinés aux programmes du ministère de la Culture », a déclaré M. Barbu lors d'un débat à Craiova (sud), selon un enregistrement diffusé lundi.

« J'ai été choqué en pensant combien de festivals Shakespeare on pourrait réaliser si le programme (antisida, ndlr) n'existait pas ou si son budget était réduit de moitié », a-t-il ajouté.

Le ministre a affirmé « ne pas comprendre » pourquoi ce programme bénéficiait d'autant d'argent « dès lors que la Roumanie n'est pas l'Afrique du sud et ne compte pas des millions de personnes touchées par cet hideux fléau de notre époque ».

Dénonçant une « énorme offense » à l'adresse des personnes contaminées par le VIH et des professionnels qui luttent pour sauver les vies des malades, l'Union des associations des personnes touchées par le VIH/SIDA (UNOPA) a exigé des excuses publiques et une réaction officielle du gouvernement.

« Le ministre rend les malades responsables de l'absence de festivals tandis que son opinion sur un abandon du programme antisida équivaut à une condamnation de ces personnes, dont la plupart ont été contaminées par le système de santé dans la période 1988-1990 par des transfusions de sang non testé ou des seringues non stérilisées », a indiqué l'UNOPA.

Le budget alloué au traitement des quelque 12.000 porteurs du VIH en Roumanie est passé d'environ 52 millions d'euros en 2012 à 45 millions en 2013, « très en-deçà des besoins reels », a déclaré à l'AFP le président de l'UNOPA, Iulian Petre.

Selon lui, nombre de malades vivant dans les campagnes renoncent à aller chercher régulièrement leur traitement dans les grands centres hospitaliers, car trop pauvres ou trop faibles, ce qui permet au ministère de la Santé de faire des économies.

Le système roumain de santé souffre d'un manque dramatique de fonds, les hôpitaux y compris à Bucarest devant faire face à une pénurie systématique de médicaments de base.

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